Les pompiers ont organisé une manifestation durant laquelle ils se sont affrontés aux policiers, par conséquent, une école a été touchée par des gaz lacrymogènes.
Sur Twitter, une vidéo montrant un affrontement entre deux groupes de policiers et de pompiers, a été diffusée. Selon le journal Le Parisien, cette altercation a eu lieu durant la manifestation des pompiers professionnels à Paris. Outre des coups de matraque, des grenades lacrymogènes ont lancées et certaines ont touché une école à proximité.
Olivier Ritz, responsable FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) des écoles primaire et maternelle Marsoulan, a raconté qu’en venant chercher son fils, il a vu plusieurs groupes de pompiers et de CRS se déplaçant rapidement. "Là, nous les avons vus tirer de nombreuses grenades lacrymogènes en direction du square Debergue - Rendez-vous", a-t-il témoigné.
Pourtant, cet endroit se trouve près de l’école maternelle et un simple mur, de trois mètres environ, le sépare de la cour. Pourtant, "les CRS tiraient dans cette direction", a relaté le père de famille. C’est pourquoi, les enfants ont dû rester confinés dans l’établissement.
Une autre personne, également présente dans l’école, a raconté que les petits ne se sont rendu compte de rien et ont joué dans le réfectoire en attendant l’heure de sortie.
Ami.e.s journalistes, je me tiens à votre disposition si vous voulez des témoignages et des contacts à propos des écoles Marsoulan (paris 12) hier. Les CRS ont tiré vers la maternelle alors que des enfants s’y trouvaient encore, sous les yeux de ceux qui venaient de sortir.
— Olivier Ritz (@olivier_ritz) January 29, 2020
David Michaux, secrétaire national des CRS de l’UNSA Police, a porté plus d’explications concernant cette altercation entre policiers et pompiers. Il a précisé que le jardin Debergue-Rendez-Vous, ne faisait pas partie du tracé de la manifestation. "Le cortège de pompiers d’hier s’est beaucoup dispersé et n’a pas toujours respecté l’itinéraire approuvé par la préfecture", a-t-il détaillé.
Par conséquent, la compagnie de CRS n’a fait que les suivre, mais "certaines compagnies ne sont pas issues de Paris. On ne connaît pas forcément les alentours", a-t-il poursuivi.
Cependant, Olivier Ritz a affirmé que les policiers sont passés entre les deux écoles alors que des parents et des enfants sortaient, juste avant de tirer. "Ils nous ont nécessairement vus, c’est sidérant", a-t-il assuré en se demandant pourquoi les forces de l’ordre n’ont pas d’abord sécurisé les écoles ? En réplique, David Michaux a dit que c’est la mairie qui doit prévenir. "C’est aussi aux gens de prendre leurs dispositions, ce n’est pas à nous de leur prendre la main", a-t-il répondu.
Pour le responsable de CRS, les éléments sur place n’ont cherché qu’à se sortir d’un affrontement et à rétablir l’ordre. "A aucun moment on ne cherche à cibler une école, on ne connaît pas l’endroit, en fait on réagit à une situation", a réitéré David Michaux. D’après lui, ces violences sont le fait de nébuleuses de gens qui ne sont pas là pour manifeste,mais pour venir au contact et certains sont alcoolisés", a-t-il déploré.
De son côté, Jérôme François, secrétaire général du syndicat de pompiers UNSA SDIS, a indiqué que le commandement aurait dû mieux jauger l’environnement. "C’est aux policiers de dimensionner la réponse. Le discernement devait les pousser à utiliser d’autres méthodes que le gaz lacrymogène quand ils sont à côté d’une école", s’est-il justifié.
En outre, il a confirmé que les pompiers se sont défendus face à un matraquage injustifié de la police. Toutefois, il a confié que cette situation lui fait "mal au cœur". "On travaille tous les jours avec les policiers. On ne veut pas rentrer en guerre avec eux", a annoncé ce responsable.
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