Illustration - Lewis Joly/SIPA
Seule dans le noir, clim à fond, Mabéré a vécu un véritable cauchemar après avoir rendu visite à son conjoint dans la prison de Liancourt dans l’Oise. La femme enceinte de 8 mois et demi n’en sortira qu’après 17 heures.
Mabéré a raconté sa mésaventure à BFM Paris. Chaque semaine, la femme de 43 ans rend visite à son mari incarcéré à la prison de Liancourt, dans l’Oise. Sa dernière entrevue avec son conjoint dimanche s’est transformée en un véritable calvaire. Une fois la visite terminée, son époux quitte le parloir en premier, mais personne n’est revenu pour la chercher. Enceinte de huit mois et demi, cette habitante d’Aulnay-sous-Bois a sonné, hurlé et frappé aux portes, mais il n’y avait personne. La mère de famille s’inquiète surtout pour son bébé. Son téléphone resté dans son casier, elle s’est retrouvée toute seule dans le noir et la clim à fond. "Je me suis couchée sur la table, mais elle était dure, j’avais mal partout", a-t-elle confié. "Je me suis assise dans la chaise, puis je me suis levée et j’ai commencé à me balader parce qu’il n’y avait pas d’autre chose à faire.", a-t-elle poursuivi.
Inquiète de ne pas voir sa mère rentrer, sa fille Massita, 20 ans, a contacté le centre pénitentiaire qui confirme que sa mère a bien quitté les lieux. Mabéré était pourtant enfermé dans le parloir et les agents de l’administration pénitentiaire avaient gardé son sac complet dans le casier. Malgré l’insistance de ses enfants, personne n’a vérifié la présence de la maman dans le parloir après la visite. Sa fille a alors appelé les hôpitaux et s’est rendue au commissariat. Un avis de recherche pour retrouver la maman a été lancé.
Une femme qui passait dans le couloir, alertée par ses cris de Mabéré, a libéré la mère enceinte de son calvaire. Elle est donc restée 17 heures dans le parloir avant de pouvoir rentrer chez elle. Elle a reçu un petit-déjeuner en guise de consolation. "On peut dire que c’est une séquestration", a martelé Massita. "Elle n’avait pas mangé depuis 13 heures, ça fait peur quand même", a-t-elle ajouté. Interrogée sur cet incident, la direction pénitentiaire a refusé de faire un commentaire. Elle a tout de même reconnu des manquements graves et un dysfonctionnement interne. Une enquête administrative est en cours.
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