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Quelques semaines après ses aveux sur le meurtre de la petite Maëlys, Nordahl Lelandais a été soumis à une expertise psychiatrique, dont des extraits inédits ont été dévoilés mardi.
Mis en examen pour l’assassinat de la petite Maëlys et le meurtre du caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais est revenu sur la nuit du 26 au 27 août 2017, date à laquelle la fillette a disparu du mariage, lors de son expertise psychiatrique. Il a également parlé d’un "épisode délirant". Le magazine l’Express a révélé quelques éléments de ce document qui récapitule les entretiens menées par trois psychiatres le 13 avril dernier.
D’après les experts, Nordahl Lelandais, 35 ans, n’avait pas d’antécédents psychiatriques, mais avait vécu une période d’anxiété lors de son passage à l’armée entre 2001 et 2005 et au travail en 2007. Le trentenaire a évoqué ses terreurs nocturnes, ses crises d’angoisse répétitives. Alors qu’il refuse l’idée d’être un tueur en série, l’ancien militaire a par ailleurs livré des détails sur les deux nuits, au cours desquelles il est tombé dans le crime : après avoir pris en stop Arthur Noyer, près de Chambéry (Savoie) en 2017 et en août de la même année, après qu’il ait enlevé Maëlys, lors d’un mariage à Pont de Beauvoisin (Isère).
Alors que Nordahl Lelandais s’apprêtait à se rendre chez lui pour chercher de la cocaïne la nuit du 26 au 27 août 2017, selon le rapport, la fillette lui aurait demandé si elle pouvait voir ses chiens. Il a indiqué : "Je me suis dit, je n’habite pas loin, il y en a pour cinq minutes". Mais, une fois dans la voiture, Maëlys aurait demandé à retourner au mariage. Alors là, l’ex-militaire lui aurait donné un coup de poing, pour il ne sait quelle raison. Le suspect a ensuite expliqué aux psychiatres que la petite fille lui aurait voulu du mal, soulignant toutefois que "ce n’était pas Maëlys qui l’attaquait", mais Arthur Noyer, le jeune caporal dont il a également avoué l’assassinat. Selon se dires, ce dernier serait revenu en elle.
Le meurtrier présumé de la fillette nie par ailleurs ressentir une "attirance sexuelle pour les enfants" alors qu’il aurait regardé maintes fois des sites à caractère pédophile le jour et le lendemain de la disparition de Maëlys.
Lors d’une audition libre en hospitalisation à l’UHSA (Unité hospitalière spécialement aménagée pour les détenus) en avril, Nordahl Lelandais avait confié : "La nuit, des fois, je suis tiré de mon lit, de mon corps, c’est comme un autre qui me vole, qui me prend, depuis que je suis tout petit j’ai l’impression qu’on me filme et qu’on m’écoute comme si tout le monde était en lien et pas moi".
Les experts psychiatres ne semblent pas être convaincus par les récits de Nordahl Lelandais, note le rapport. Ils ne croient pas "à la thèse d’un état délirant au moment de crimes" et auraient l’impression qu’il s’agit d’ "un discours appris et répété". En conclusion, ils estiment que le suspect présenterait "une personnalité clivée de type pervers" : une partie "fonctionnant de façon à peu près adéquate à la réalité" et "une partie fonctionnant en dépit des interdits".
(Sources : Closer / Ouest France)
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