Selon la représentante du ministère public, la suspecte aurait conçu un plan machiavélique visant à faire souffrir son ex-compagnon avant de mettre fin à ses jours.
Les assises de la Meurthe-et-Moselle ont été le théâtre d’un procès bouleversant. Une mère de famille, Ingride Jesus Van Der Kellen, est accusée d’avoir ôté la vie à ses deux jeunes enfants en février 2022.
L’avocate générale a demandé la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté contre l’accusée. Selon elle, le geste d’Ingride Jesus Van Der Kellen ne serait pas un simple élan de folie, mais plutôt un acte prémédité visant à nuire à son ex-compagnon. « C’est normal pour un infanticide, et a fortiori pour un double infanticide ! ».« Un enfant n’est pas censé rester éternellement un enfant (...) et pourtant Emma n’aura jamais trois ans, Edwin ne marchera jamais », a sommé la magistrate du parquet. Les experts psychiatres ont livré des avis divergents sur la responsabilité pénale de l’accusée, certains évoquant une altération du discernement au moment des faits.
Le couple connaissait des difficultés, notamment liées à l’alcoolisme de la mère. Le père des enfants avait décidé de quitter le foyer familial, une décision qui aurait été le déclencheur du drame. L’accusée, très affectée par cette séparation, aurait cherché à se venger en battant ses enfants. Avant les faits reprochés, l’accusée avait déjà manifesté des signes de violence en s’en prenant à son conjoint avec un marteau, dans un contexte de séparation et de difficultés liées avec les problèmes d’alcool de la mère de famille. Au cours du procès, l’accusée, très émue, a fondu en larmes à plusieurs reprises. Elle a également exprimé des idées suicidaires, interrompant ainsi son interrogatoire.
Le père des enfants, profondément marqué par ce drame, a témoigné de sa douleur et de son désarroi. « Mes enfants me manquent, tous les jours », a-t-il déploré.
Le verdict de ce procès est suivi avec une grande attention. Il s’agira de déterminer si Ingride Jesus Van Der Kellen était consciente de ses actes au moment du passage à l’acte et de fixer la mesure de sa responsabilité pénale.