La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé que l’ancienne cheffe d’établissement et un surveillant, feront l’objet de "procédures disciplinaires".
Yvan Colonna, l’indépendantiste corse a été agressé à la prison d’Arles. L’homme de 61 ans était dans le coma pendant deux semaines dans un hôpital de Marseille et n’a pas survécu à ses blessures.
Un rapport sur le meurtre du sexagénaire a été remis aux autorités et Elisabeth Borne a annoncé jeudi que l’ex-directrice de la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) et un surveillant vont faire l’objet de "procédures disciplinaires".
Selon le rapport de l’IGJ (Inspection générale de la justice), le surveillant, chargé de l’aile où se trouvait l’indépendantiste corse, a fait preuve d’un "net défaut de vigilance" en restant "sans aucun motif éloigné" du lieu des faits, qui ont duré neuf minutes.
L’ancienne cheffe d’établissement, Corinne Puglierini, en poste jusqu’à dix jours avant l’agression, sera également sanctionnée, rapporte TV5 Monde. En effet, la mission d’inspection a dénoncé "l’insuffisance de son management et l’absence de gestion appropriée des commissions d’évaluation de la dangerosité des détenus".
Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans est le meurtrier présumé d’Yvan Colonna. Depuis son arrivée dans l’établissement en 2019, il n’a jamais été orienté vers un QER (Quartier d’évaluation de la radicalisation) alors qu’il purgeait plusieurs peines dont une, pour "association de malfaiteurs terroriste". Le 30 mars, Corinne Puglierini a assuré que le "comportement" du détenu à son arrivée à Arles ne permettait pas une évaluation au QER. "Car il n’était pas "en capacité de participer à cette évaluation", a-t-elle expliqué lors de son audition par la commission des lois de l’Assemblée nationale.
Toutefois, une évolution positive a été constatée par la suite et on lui a accordé un poste d’"auxiliaire" pour faire le ménage dans les salles de sport de la prison en septembre 2021. Dans son rapport, l’IGJ a déploré également une programmation inadaptée des images de vidéosurveillance, car un grave déficit de conception et de formation des utilisateurs a été remarqué.
L’inspection générale a formulé 12 recommandations, dont 6 visant à renforcer la surveillance des salles d’activités de la prison et à améliorer son dispositif de vidéosurveillance. Elisabeth Borne a décidé de suivre l’intégralité des recommandations, selon Matignon.
La cheffe du gouvernement demandera notamment au ministre de la Justice une mission d’inspection sur l’évaluation des quartiers d’évaluation et de prise en charge de la radicalisation. Le journal précise que le rapport de l’IGJ a été remis à la Première ministre et non à Eric Dupond-Morett, puisque le ministre a été l’avocat d’Yvan Colonna.
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