Mourad ALLILI/SIPA
Ossements déplacés, traumatisme facial, piste familiale… le procureur de la République d’Aix-en-Provence a donné plus de détails sur la mort du petit Emile. "La piste familiale n’est pas encore refermée", a-t-il précisé.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi 27 mars, le procureur d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, a présenté les avancées de l’enquête sur la mort d’Emile.
Il a annoncé que plusieurs actes d’enquête et expertises techniques et scientifiques ont été menés depuis le 8 juillet 2023 par la section de recherches de Marseille. Les résultats laissent entrevoir la "possible implication d’un tiers dans cette affaire criminelle".
Selon le magistrat, les analyses réalisées sur le crâne du petit garçon ont permis de relever "la présence de stigmates anatomiques évocateurs d’un traumatisme facial violent".
Par ailleurs, il a affirmé que les ossements et les habits retrouvés ont été déplacés peu avant leur découverte en forêt. "Le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans ses vêtements", a-t-il déclaré. De plus, la dépouille n’est pas restée dans le même environnement naturel durant sa décomposition et qu’elle n’a pas été enterrée.
Tous ces éléments ont conduit les enquêteurs à estimer qu’Emile a été "victime d’un homicide volontaire". En conséquence, quatre membres de la famille, dont les grands-parents maternels, ont été placés en garde à vue. "Ces gardes à vue se sont inscrites dans une phase d’enquête où il était nécessaire de confronter, d’éclairer et de soumettre tous ces éléments aux personnes les plus concernées par la disparition du petit garçon", a signifié Jean-Luc Blachon. Selon lui, leur présence lors de la disparition justifiait un examen approfondi.
A l’issue de deux jours d’interrogatoire, les concernés ont été relâchés sans poursuite". Le procureur précise que cette libération ne signifie pas l’abandon de la piste familiale. "L’hypothèse n’est pas définitivement écartée", a-t-il assuré. Les investigations pourront être prolongées si de nouveaux éléments viennent l’étayer.
Depuis le 8 juillet 2023, date de la disparition du petit Emile, une quinzaine de gendarmes travaillent chaque jour pour tenter d’élucider l’affaire.
En deux ans d’investigation, 3 141 signalements ont été vérifiés et 282 187 auditions réalisées, dont 4 ont conduit à des gardes à vue, selon le colonel Christophe Bertelin, en charge de l’enquête.
Au total, 27 véhicules ont été analysés par la police technique et scientifique. Les forces de l’ordre ont également effectué 50 perquisitions judiciaires et 38 perquisitions numériques. "Nous avons ratissé près de 285 hectares et traité 55 millions de données de communication", a-t-il expliqué.
Petit à petit, les circonstances du drame se précisent, mais plusieurs zones d’ombre demeurent. "Les enquêteurs restent pleinement mobilisés pour faire toute la lumière sur cette disparition", a assuré le colonel.
> Sur le même sujet : Mort du petit Émile : des traces de sang découvertes dans une jardinière