Quatre ans après la mort d’Adama Traoré lors d’une interpellation, l’enquête continue. La famille du jeune homme a renouvelé leur demande de reconstitution des faits.
L’affaire Adama Traoré est au cœur de l’actualité en France. Le jeune homme est décédé durant une interpellation des forces de l’ordre, en 2016. Quatre ans après sa mort, l’enquête continue. Le comité Adama a par ailleurs organisé des manifestations à Paris. Afin d’élucider les causes du décès, l’avocat de la famille Traoré a de nouveau réclamé une reconstitution des faits. Cette demande a été réitérée, mercredi 17 juin, aux juges d’instruction.
En 2019, une première demande avait été réalisée, mais les magistrats instructeurs l’ont refusée et la famille avait fait un appel. Le parquet général avait donné un avis favorable à une reconstitution partielle, pourtant, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris avait confirmé le rejet de cette demande.
Me Yassine Bouzrou a également appuyé sa requête en dénonçant les changements de versions des trois gendarmes impliqués dans cette affaire. Rappelons que ces derniers n’ont pas été mis en examen dans ce dossier. "Je sollicite de nouveau la réalisation d’une reconstitution des faits dans les plus brefs délais afin d’établir quels gestes ont été effectués par les gendarmes au moment de l’interpellation", a-t-il écrit dans son courrier dont l’AFP a eu connaissance.
Selon lui, un des trois fonctionnaires avait affirmé, au début de l’enquête, qu’Adama Traoré avait pris le poids des corps de tous les trois, le temps du menottage. Il a pourtant revenu sur ses déclarations, et récemment, les avocats d’un des gendarmes, Me Pascal Rouiller et Me Sandra Chirac Kollarik, avaient abondé dans son sens, rapporte Le Point. Dans un communiqué, les deux avocats ont écrit qu’"aucun plaquage ventral n’a jamais été pratiqué et à aucun moment les trois gendarmes n’ont fait peser le poids de leurs corps" sur le jeune homme.
Plusieurs rebondissements ont été constatés dans cette affaire. Pour pouvoir avancer, des auditions de deux témoins par les juges d’instruction sont prévues, début juillet. L’un d’entre eux est l’homme chez qui Adama Traoré avait été arrêté.
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