Le cas de Virginie Cathala est une première depuis le début de la vaccination contre la Covid-19. Le tribunal administratif de Montpellier a récemment rendu son verdict.
Le tribunal administratif de Montpellier a établi le 9 décembre dernier un lien entre l’apparition d’une maladie auto-immune et un vaccin à ARN messager contre le Covid-19. Cette décision inédite, une première en France, a été obtenue après un long combat judiciaire mené par Virginie Cathala. En janvier 2021, alors que la campagne vaccinale battait son plein, cette infirmière à domicile dans l’Aude fait partie des personnes prioritaires pour se faire vacciner. Mais trois minutes après l’injection du vaccin BioNTech/Pfizer, elle ressent une sensation de brûlure intense dans la poitrine, accompagnée de douleurs et d’un rythme cardiaque accéléré. Le lendemain, elle reprend le travail, mais chaque mouvement ravive sa souffrance et l’essouffle. Aux urgences, les médecins lui diagnostiquent une péricardite, une inflammation de l’enveloppe du cœur. Pourtant, malgré des mois de traitement, ses symptômes persistent, inexpliqués, rapporte CNews. Incapable de continuer à exercer, elle doit abandonner son cabinet.
En août 2021, elle saisit l’ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux), qui diligente une expertise. Le rapport confirme un lien entre la vaccination et sa péricardite, mais ne se prononce pas sur ses autres symptômes. L’organisme lui propose un dédommagement dérisoire de 1 324,80 euros. Ce n’est qu’en septembre 2022 qu’un cardiologue lui diagnostique un syndrome de tachycardie orthostatique posturale (POTS), une maladie auto-immune rare affectant le système nerveux autonome, entraînant palpitations, douleurs thoraciques et malaises. Soulagée de mettre enfin un nom sur son état, Virginie Cathala décide d’intenter une action en justice.
Le tribunal administratif de Montpellier a rendu son verdict le 9 décembre 2024. Il reconnaît officiellement que son syndrome de POTS est lié à l’injection du vaccin anti-Covid reçue en janvier 2021. Cette décision s’appuie sur plusieurs éléments, dont une étude américaine publiée dans la revue Nature et d’autres cas similaires recensés dans la littérature médicale. L’ONIAM a été condamné à lui verser 63 000 euros d’indemnisation, un montant insuffisant selon la plaignante, qui peine à subvenir aux besoins de sa famille avec une pension d’invalidité. N’ayant aucun traitement curatif à ce jour, elle envisage de faire appel.
Son avocat, Me Alain Terral, souligne l’importance de cette décision pour les victimes d’effets secondaires rares, tout en rappelant que le vaccin a sauvé de nombreuses vies. « Je ne suis pas contre la vaccination », insiste Virginie Cathala. « Je veux simplement que les cas comme le mien soient reconnus et que les victimes obtiennent réparation. »
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