Lors de la soirée Miss France 2021, la Miss Provence, April Benayoum, a été visée par des tweets haineux. La Police judiciaire (PJ) a interpellé 9 personnes.
Le 19 décembre dernier, April Benayoum était revenue sur ses origines israéliennes lors de sa courte présentation durant la soirée Miss France 2021. Des tweets haineux et antisémites comme "Tonton Hitler, t’as oublié d’exterminer Miss Provence", ont été postés quelques minutes après, relate la chaîne RTL.
Une enquête a été immédiatement ouverte par le pôle "haine en ligne" du parquet de Paris, afin de "remonter" les auteurs de ces tweets.
Elle a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRPD) de la PJ parisienne.
Lundi 17 mai, 9 personnes ont été interpellées : 2 à Paris et 7 en région, selon les informations de RTL, confirmées par une source judiciaire. Quatre hommes et quatre femmes, âgés de 20 à 58 ans, ainsi qu’un mineur au moment des faits, ont été placés en garde en vue.
Les ordinateurs et les téléphones de ces auteurs présumés ont été saisis et passés au crible. Les enquêteurs ont pu réunir des indices et des traces numériques suffisants, et les 8 suspects majeurs seront convoqués devant le tribunal le 22 septembre prochain.
Ils seront jugés des chefs d’injure publiques commises à raison de l’origine, de l’ethnie, de la race ou de la religion, et pourraient être sanctionnés d’un an de prison avec 45 000 euros d’amende. En revanche, la procédure visant le mineur a été confiée au parquet de Poitiers.
Contacté par RTL, Jean Veil, l’avocat d’April Benayoum, s’est réjoui des interpellations. Il a expliqué qu’aucune plainte pénale n’a été déposée, mais il a engagé une procédure civile pour obtenir la condamnation de Twitter. Effectivement, il considère que les poursuites pénales sont très insuffisantes au regard de "la gravité de la publication de ce type de propos".
A son avis, les sanctions, prévues par la loi de 1881 sur la presse, paraissent inadaptées et totalement inefficaces. "Seules des sanctions financières significatives pourront contraindre les plateformes numériques à mettre en place des algorithmes efficaces pour empêcher la publication de tel propos", a-t-il renchéri.
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