La mise en vente de l’église Notre-Dame-de-Franchepré à Joeuf provoque de vives réactions. Le diocèse a décidé de se séparer de ce lieu de culte inutilisé depuis plusieurs années.
Au début du XXe siècle, Notre-Dame-de-Franchepré, imposant édifice de 1.500 places érigé par un industriel pour ses ouvriers, attirait de nombreux fidèles. Cependant, depuis « plusieurs années », aucune célébration n’y a eu lieu, incitant le diocèse de Nancy-Toul à la mettre en vente. Cette décision suscite une forte mobilisation à Joeuf, en Meurthe-et-Moselle, pour préserver ce patrimoine historique. Le dernier événement marquant dans cette église fut l’enterrement d’Aldo Platini, père de Michel Platini, en décembre 2017. L’église a été alors désacralisée en juin. Roger Martinois, président du CPHJ, affirme que l’objectif est de s’assurer que l’église, désertée ces dernières années, ne tombe pas entre de mauvaises mains. Il s’agit aussi de conserver son rôle de gardienne de la mémoire et de l’histoire de la commune, faute de quoi elle « perdrait son âme ».
En moins d’une semaine, une pétition en ligne, initiée par Manuela Pastore, a recueilli plus de 800 signatures. « Il y a un véritable élan dans toute la ville » de 6.000 habitants, souligne-t-elle sur le récit de 20 Minutes. Le diocèse note une transformation des pratiques paroissiales et un déclin de la fréquentation. « Ces grandes églises appartiennent à une autre époque, celle des mines et des ouvriers qui remplissaient facilement nos églises. Elles ne sont plus adaptées aujourd’hui », explique le diocèse, ajoutant que les coûts d’entretien sont élevés. Le maire André Corzani conteste cet argument en proposant de reprendre l’église à la charge de la municipalité pour un euro symbolique, avec l’intention de la transformer en lieu culturel. Il a ajouté qu’ils ont déjà sauvé l’église au début des années 2000 grâce à 80.000 euros de dons, en partie de la famille Wendel, les constructeurs de l’édifice, et 400.000 euros de fonds publics.
Selon la Conférence des évêques, 255 églises ont été désacralisées en France entre 1905 et 2015, tandis que plus de 1.800 nouveaux édifices religieux ont été construits durant la même période.