Le récit bouleversant d’une jeune recrue de la Marine, victime d’une agression de la part d’un de ses collègues, a suscité une onde de choc. Sa parole a déclenché de nombreux témoignages dénonçant des situations similaires à travers la France.
Âgée de 23 ans, Manon Dubois a décidé de briser le silence et de partager son récit sur les agressions qu’elle a endurées en tant que jeune recrue de la Marine, rejoignant les rangs à l’âge de 18 ans.
Selon les informations de France Bleu, la jeune femme a courageusement dénoncé des actes de violence perpétrés de manière répétée par l’un de ses collègues militaires pendant une période dépassant un an. En septembre 2021, Manon Dubois a pris la décision de porter plainte contre son agresseur. Les sanctions prononcées à l’encontre de ce dernier comprennent dix jours d’arrêt, une amende de 600 euros ainsi qu’un stage de sensibilisation à la lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes.
Étant la seule personne de sexe féminin sur le navire, Manon Dubois se trouvait dans une situation singulière, ayant décrit son rang comme "le petit grade possible". Initialement cordial, son agresseur a rapidement basculé, lui offrant des présents déplacés sous forme d’objets pornographiques et partageant des vidéos similaires avec elle. La situation a pris une tournure encore plus dérangeante lorsqu’il l’a isolée dans la cuisine du navire. "Ça allait de la simple main aux fesses, à tenter de m’embrasser de force et frotter son sexe contre le mien", a confié la jeune femme, qui a décidé de claquer la porte de l’armée en 2022.
Après s’être tue pendant un certain temps, elle décide finalement de prendre contact avec sa hiérarchie, laquelle prend des mesures en rappelant à l’ordre le militaire en question et en les affectant à des postes différents.
Cependant, Manon Dubois se retrouve face à son agresseur deux ans plus tard, et l’histoire se répète. L’affaire est soumise à la justice, mais aucune poursuite pénale n’est engagée afin de préserver le casier judiciaire immaculé du militaire.
Suite à ce témoignage, Laetitia Saint-Paul, militaire et députée du Maine-et-Loire, a sollicité l’ouverture d’une enquête auprès du ministère de la Défense. Elle a confié au Monde que sa boîte mail est devenue en quelques jours le "#metoo des armées", recevant quotidiennement trois témoignages sur ce sujet de toutes les régions de France.
De son côté, la Marine a affirmé ne pas protéger les agresseurs et met l’accent sur les efforts considérables déployés en matière de prévention.