En plein procès des attentats de janvier 2015, Marika Bret, responsable des ressources humaines de Charlie Hebdo, a été exfiltrée de son domicile après avoir reçu des menaces jugées "sérieuses".
Marika Bret s’est confiée dans une interview à l’hebdomadaire Le Point. La DRH de Charlie Hebdo raconte avoir été la cible de menaces sérieuses l’obligeant à quitter son domicile. Selon ses explications, les "menaces précises et circonstanciées" qu’elle a subies datent du 14 septembre en plein procès des attentats de janvier 2015. Les menaces ont été reçues par les officiers de sécurité qui assurent sa protection depuis bientôt cinq ans. "J’ai eu dix minutes pour faire mes affaires et quitter mon domicile. Dix minutes pour abandonner une partie de son existence, c’est un peu court, et c’est très violent", a-t-elle relaté en ajoutant qu’elle ne retournerait plus chez elle.
Le procès des attentats de janvier 2015 avec la republication des caricatures de Mahomet marque le début d’un nouveau cauchemar pour Charlie Hebdo. Marika Bret affirme qu’ils ont reçu toutes sortes d’horreurs, en particulier des menaces de la part d’Al-Qaïda et des appels à terminer le travail des frères Kouachi. La DRH de l’hebdomadaire satirique a d’ailleurs qualifié son exfiltration comme la traduction du niveau de tension inédit auquel ils sont confrontés. Il y a "un niveau de haine hallucinant autour de Charlie Hebdo", a-t-elle lâché.
La DRH de Charlie Hebdo accuse responsables politiques et notamment le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, d’alimenter "un climat de haine". Ils ont omis des notions fondamentales comme la citoyenneté par clientélisme ou par peur, a estimé Marika Bret.
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