Des hommes utilisant Propecia contre la calvitie n’ont pas été informés des effets secondaires de ce médicament. Une procédure judiciaire a été lancée.
Utilisé par plusieurs patients, Propecia est un médicament qui sert en première indication à soigner l’hypertrophie de la prostate. Il est aussi prescrit pour pallier la perte de cheveux ou la calvitie selon une autorisation donnée en 1999. Comme il contient du finastéride, ce médicament provoque la baisses de la libido, des problèmes d’érection ou encore des idées suicidaires. Des effets secondaires irréversibles qui ne sont pas annoncés dans la notice. Une dizaine d’hommes ont décidé de mener une procédure judiciaire pour défaut d’informations, d’après la chaîne Europe 1.
L’utilisation de finastéride doit être soumise à une Autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne. Chaque année, la réévaluation de l’équilibre bénéfices-risques est ainsi réalisée au niveau de l’Europe. Selon les experts européens, ces effets secondaires seraient assez rares alors que les victimes parlent de 20% de consommateurs concernés. Plus encore, de nombreux hommes ne savent même pas que leurs problèmes sont dus à ce médicament.
Côté français, par deux fois, l’Agence du médicament ou ANSM a publié en 2012 une mise en garde contre les troubles sexuels, et en 2017, contre les risques de troubles psychiatriques. L’Agence conseillait de stopper tout traitement en cas de symptômes. Ce n’est qu’en février dernier qu’un courrier a été envoyé à tous les médecins prescripteurs.
Me Charles Joseph-Oudin, l’avocat des victimes a considéré qu’il y a défaut d’informations. Une procédure judiciaire a été ainsi lancée et la première audience aura lieu au mois d’avril. Au micro d’Europe 1, il a expliqué que le laboratoire MSD, et les autorités de santé, ont tardé à informer ces effets indésirables et notamment de leur caractère irréversible. "C’est ce qui doit appeler de leur part une indemnisation", a-t-il signifié en précisant avoir déjà en main une dizaine de dossiers et 70 autres en cours.
>>> A lire aussi : Hypertension : rappel de médicament suspecté d’être cancérigène