Le leader du RPPRAC, l’association qui a lancé le mouvement contre la vie chère en Martinique, a été placé en détention provisoire le jeudi 5 décembre. Cette décision découle de son intrusion au domicile du préfet le 11 novembre dernier. Elle suscite des réactions fortes, alors que l’île reste marquée par des tensions sociales et économiques.
Le 12 novembre dernier, Rodrigue Petitot a été arrêté pour avoir pénétré illégalement dans la résidence préfectorale en Martinique. Cette figure emblématique de la lutte contre la vie chère contestait les politiques économiques jugées inadaptées par son mouvement. Initialement placé sous contrôle judiciaire, il a finalement été placé en détention provisoire jeudi. Déjà condamné à dix mois de prison aménageables pour intimidation envers des élus, M. Petitot restera incarcéré jusqu’à son procès en janvier.
Ce placement en détention de Rodrigue Petitot a suscité de vives réactions, notamment parmi ses sympathisants et ses avocats. Ces derniers dénoncent une décision motivée par des enjeux politiques. "C’est une décision de justice qui est commandée peut-être par des motifs politiques", selon Me Georges-Emmanuel Germany. "Une défaite pour la justice", a ajouté Me Eddy Arneton, qui promet de poursuivre le combat pour la libération de son client. Sur les marches du tribunal, les soutiens de M. Petitot expriment leur colère face à ce qu’ils perçoivent comme une répression politique.
La Martinique connaît depuis septembre une série de violences nocturnes marquées par des incendies et des pillages. Ces événements sont liés au mouvement de contestation contre la vie chère, porté par Rodrigue Petitot et son association RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes). Les militants dénoncent les prix exorbitants des denrées alimentaires, en moyenne 40 % plus élevés qu’en métropole. La suspension des mesures accentue la pression sur le gouvernement.