En dépit de la prolongation du couvre-feu nocturne, des tensions ont de nouveau éclaté en Martinique. Les forces de sécurité sont intervenues dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 octobre pour libérer une route bloquée par des barricades, a rapporté la préfecture.
À Case-Pilote, une commune située au nord-ouest de Fort-de-France, des individus cagoulés avaient installé deux barrages à l’entrée de la ville, "sur un axe de communication important de l’île", a déclaré la préfecture. L’une des barricades, enflammée et contrôlée par une trentaine de personnes, a été démantelée lors d’une intervention des gendarmes mobiles au petit matin. Deux individus, jugés particulièrement agressifs, ont été arrêtés. L’un d’entre eux a été transporté à l’hôpital par précaution après un léger malaise.
Plus tard dans la journée, ce même groupe a rétabli un barrage sur la route. Les forces de sécurité sont à nouveau intervenues. Ils ont utilisé la force pour disperser les manifestants qui jetaient des pierres et des bouteilles. La route, fortement dégradée, a finalement été dégagée en fin de journée.
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Durant la nuit de lundi à mardi, des véhicules ont été incendiés et trois personnes arrêtées lors de nouveaux actes de violence, en marge des manifestations contre la vie chère qui secouent l’île depuis plusieurs semaines. Le couvre-feu instauré le 10 octobre, initialement prévu de 21h à 5h, a été prolongé avec un nouvel horaire de minuit à 5h, et ce, jusqu’au 28 octobre. En complément, des restrictions concernant la vente et le transport de carburant, ainsi que l’utilisation d’engins pyrotechniques, ont été mises en place.
Malgré la signature d’un protocole d’accord entre le préfet, la Collectivité territoriale de Martinique et plusieurs acteurs économiques pour réduire les prix de nombreux produits alimentaires d’environ 20%, les mobilisations persistent. Le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), principal acteur du mouvement, a refusé cet accord, le jugeant insuffisant pour répondre aux attentes des manifestants.
Source : Lefigaro.fr