Le tribunal correctionnel de Marseille a placé un policier en détention provisoire. Cette décision de justice a créé l’émoi au sein de ses collègues, qui ont décidé de le soutenir
Le 20 juillet dernier, plus de cent policiers sont venus devant le tribunal correctionnel de Marseille pour soutenir un des leurs. La justice a décidé de mettre en détention provisoire un policier de la BAC.
Ce membre des forces de l’ordre est suspecté d’avoir commis des actes de violence collectives sur un jeune homme. Les faits se seraient déroulés lors des nuits de révolte suite au décès du jeune Nahel, au début du mois de juillet. Trois autres gardiens de la paix se retrouvent sous contrôle judiciaire. Les quatre policiers ont comparu devant le juge d’instruction dans la soirée du jeudi.
Voulant connaître le sort de leurs collègues, environ quarante policiers ont attendu tardivement devant le palais de justice. Quand les trois fonctionnaires de police sous contrôle judiciaire apparaissent enfin, ils sont accueillis par des applaudissements assez discrets. Le quatrième ira en détention. Sébastien Greneron, membre du syndicat Alliance Police s’est offusqué de la situation de ce dernier. Il a tenu à exprimer son incompréhension. “Tous les critères de la détention provisoire pour nous n’étaient pas réunis. Donc c’est un mouvement de colère. Vous voyez tous les policiers qui sont présents. On est au bord de la capitulation. On se pose des questions. Qu’un policier dorme en prison, pour nous, ce n’est pas acceptable” déplore-t-il.
Avant le passage devant le juge de leurs semblables, les policiers ont montré leur colère devant le bâtiment où se trouve le siège de l’IGPN. Les mis en cause se trouvaient dans les bureaux de « la police des polices » pour une garde à vue. Solidaires de leurs camarades, les agents ont acclamé les quatre prévenus lorsqu’ils sont sortis. L’avocat du jeune qui a été agressé le 1er juillet, a été choqué par ce mouvement de soutien. “N’y aurait-il que des irresponsables dans cette corporation ? Je suis absolument outré par ce comportement irresponsable et imbécile. Il faut vite, vite, vite que la hiérarchie réagisse parce que ce n’est pas acceptable” s’insurge l’homme de loi.