Mathieu Cellard/SIPA
Cette arrestation illégale d’un réfugié afghan s’est déroulée à Marseille dans le cadre d’un contrôle de confinement.
L’arrestation musclée de Jamshed, le 12 avril sur le Vieux-Port de Marseille a été enregistrée par des caméras de vidéosurveillance. Les policiers, qui effectuaient un contrôle en plein confinement, le suspectaient d’avoir craché sur deux passants qui ne lui auraient pas donné une cigarette. Le jeune Afghan de 27 ans avait été projeté contre le véhicule de police à la suite d’une clé de bras, puis placé à l’intérieur. Le jeune homme abandonné 30 km plus loin dans un terrain vague affirme avoir été frappé par les forces de l’ordre. Résultat : deux policiers ont été condamnés mercredi en comparution immédiate à quatre ans et 18 mois de prison. Ils ont ensuite écroué pour enlèvement et séquestration, faux et violences volontaires. Le troisième membre de cet équipage de la CRS autoroutière a écopé d’une peine d’un an de prison avec sursis.
Devant le tribunal correctionnel, les policiers ont reconnu les faits. "J’ai pété un câble, on a fait une énorme boulette", a lâché le brigadier Michel Provenzano. Jamshed était conduit sur un terrain isolé où il aurait alors reçu "un coup de poing ou une gifle", rapporte l’adjointe de sécurité. Des violences qui ont été contestées par ses deux collègues. "Le tribunal est parfaitement assuré de la loyauté, de la compétence, du dévouement de la police, nous lui faisons confiance (...), mais la contrepartie, c’est que cela ne peut pas souffrir de dérogations et de commissions d’infractions", a de son côté déclaré la présidente Céline Ballérini sur le récit du journal Le Figaro.
Michel Provenzano a écopé d’une peine de quatre ans de prison contre trois ans requis par la procureure Virginie Tavanti. Cette dernière estime que ces policiers "n’ont pas été dignes de leur uniforme". En revanche, la peine de 18 mois de prison avec sursis prononcée à son collègue Mathieu Coelho est conforme aux réquisitions. Les trois policiers ont présenté leurs excuses auprès de la victime, à l’audience.
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