Ce cliché, pris lors du mouvement contre la loi "Sécurité globale" à Paris, a suscité beaucoup d’émotion, samedi 5 décembre.
Une importante violence a été constatée à Paris durant la manifestation contre la loi "Sécurité globale". Un cliché, pris par Anne-Christine Poujoulat, photographe de l’Agence France Presse, a suscité tant d’émotion sur Twitter, samedi 5 décembre. Effectivement, la photo montre des membres de la Brigade française de répression des actions violentes de la police (Brav-M). Devant eux, une boule de flamme explose et semble piéger l’un des policiers, rapporte Le Figaro. Dès sa publication, plusieurs internautes se sont insurgés de voir ce "policier en feu".
Cette violente scène s’est déroulée avenue Gambetta. Vers 16 heures, samedi, l’agence a envoyé une alerte sur les "sérieux incidents", constatés par ses journalistes. La cellule réseaux sociaux de l’AFP a par ailleurs posté cette alerte avec trois photos dont la photo controversée, pouvant donner l’impression que le policier est la proie aux flammes.
Sérieux incidents lors de la manifestation contre la loi sécurité globale à Paris #AFP pic.twitter.com/uc5IlYhOrp
— Agence France-Presse (@afpfr) December 5, 2020
De nombreux usagers ont alors réagi en accusant l’agence de minimiser la portée des "incidents" ou encore de chercher à manipuler l’opinion, selon le quotidien. Le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), s’est indigné de voir un "policier en feu". Plusieurs personnalités politiques et étatiques ont également indiqué leur indignation à la vue de ce cliché. Entre autres, on peut citer les députés et sénateur LR, Eric Ciotti et Bruno Retailleau, qui ont fait part de leur "honte". Quant à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, dans un tweet, il a déploré "la tentative funeste de relativiser les attaques contre les policiers".
Face à toutes ces réactions, la photographe de l’AFP a expliqué qu’en réalité, l’angle de prise de vues rend ce cliché est trompeur. Elle a précisé que le policier n’est pas en feu, mais il a reçu un projectile qui s’est enflammé, dont il s’est protégé. Selon ses dires, cela a été extrêmement furtif. "J’ai eu l’impression qu’il y avait quelque chose qui arrivait des airs au niveau de leurs jambes (des policiers), c’est pour cela que j’ai pris la photo. J’ai vu des flammes très furtivement, je ne pensais même pas les avoir à l’image", a renchéri la photographe.
Le rédacteur en chef investigation numérique de l’AFP, Grégoire Lemarchand, a de son côté regretté que cette photo n’aurait pas dû être publiée sans sa légende, sans la contextualiser davantage. Il a par ailleurs refusé, toute volonté de "manipulation". "’Quand on fait une erreur (factuelle), on fait une correction, mais là il n’y en avait pas", a-t-il toutefois indiqué, l’agence n’ayant pas écrit que ce policier était la proie de flammes.
> A lire aussi : Manifestations contre la loi "Sécurité globale" : plusieurs interpellations à Paris
> Lire d’autres faits divers en France