Des employées chargées de gérer les finances publiques ont trahi la confiance placée en elles en se versant indûment des primes et en s’octroyant des avantages. C’est devenu un véritable fléau au sein des collectivités.
Dans plusieurs communes de France, notamment en milieu rural, des secrétaires de mairie ont été prises en flagrant délit de fraudes financières.
Selon une enquête du journal L’Est Éclair, certaines d’entre elles ont revalorisé leur propre salaire sans autorisation, profitant du manque de contrôle des élus. Dans le département de l’Aube, une trentaine de collectivités seraient concernées, un chiffre qui témoigne de l’ampleur du phénomène.
Ce type de dérive s’explique par un manque de supervision. Dans de nombreuses petites communes, les maires, souvent accaparés par d’autres responsabilités et peu formés aux questions administratives, délèguent entièrement la gestion financière à leur secrétaire. Cette absence de contrôle facilite les abus. La préfecture, quant à elle, dispose de moyens limités pour réaliser des vérifications approfondies. Pourtant, depuis deux ans, la législation impose aux maires une vigilance accrue face à ces malversations.
Dans les petites communes, où le recrutement est souvent difficile, les maires se retrouvent dans une situation délicate face aux chantages de leurs secrétaires.
Face à ces abus, les sanctions se multiplient. Dans l’Aube, les conseils de discipline ont triplé en quelques années, entraînant des révocations, comme à Dienville où une secrétaire détournait 100 euros par mois. Pour des montants plus importants, la justice intervient : en novembre dernier, une secrétaire de mairie du Tarn a écopé d’une condamnation avec sursis pour un détournement de 140 000 euros, utilisés pour des achats personnels.
Ces affaires ne sont malheureusement pas isolées. D’autres scandales similaires ont récemment été révélés dans le Haut-Rhin et en Essonne, témoignant d’un problème plus vaste au niveau national.