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Une enseignante harcelée et insultée par ses élèves en 2014/2015 a décidé de porter plainte contre le rectorat pour manque de soutien après des attaques xénophobes. Le tribunal administratif de Lyon a rejeté mercredi sa requête.
Les faits se sont produits de décembre 2014 à juin 2015 dans une classe de seconde d’un lycée professionnel de Bron, en banlieue lyonnaise. Cette femme y enseigne la physique-chimie et les mathématiques.
Après les insultes racistes et harcèlements proférés par ses élèves, le tribunal administratif de Lyon a débouté mercredi sa requête contre le rectorat dénonçant l’absence de soutien de sa hiérarchie. Selon le tribunal, la décision a été rejetée, car le rectorat avait déjà pris des mesures "adaptées" pour sanctionner les faits.
De son côté, l’enseignante va faire appel de cette décision du tribunal. Elle va d’ailleurs présenter de nouveaux éléments.
À l’époque, plusieurs de ses élèves ont fait des remarques sur ses origines, sa consommation de porc et sa religion. L’enseignante a raconté que des caricatures d’un juif et d’un musulman criblés de balles ont été retrouvées dans la salle de classe.
"Il ne résulte pas de l’instruction que le proviseur de ce lycée et la rectrice de l’académie de Lyon n’auraient pas pris des mesures suffisantes, adaptées à la gravité des faits dont Mme A. s’est estimée victime et auraient commis une faute susceptible d’engager la responsabilité de l’État", selon le tribunal administratif de Lyon
L’enseignante avait déjà informé le proviseur du lycée des faits et a sévèrement sanctionné plusieurs élèves. En effet, trois d’entre eux ont été interdits d’accéder au lycée durant quelques jours. Le rectorat a procédé à une enquête administrative après les faits.
Le tribunal a aussi souligné que le responsable a rapidement procédé à un "rappel des valeurs républicaines de l’école" dans la classe concernée.
L’avocat de l’enseignante avait dénoncé un proviseur pour son comportement inadapté qui avait minimisé les faits. Il a évoqué l’absence de conseil de discipline pour les trois élèves exclus. "La procédure aura (...) permis d’ores et déjà de faire reconnaître par le rectorat la matérialité des faits, c’est-à-dire le caractère raciste des actes", a indiqué la CGT Éducation dans un communiqué.
Ce rejet est tombé alors que de nombreux professeurs dénoncent l’absence de réactions de leur hiérarchie face aux violences qu’ils subissent.
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(Source : 20 Minutes)