Gendarmerie - Frederic DIDES/SIPA
Le chauffard qui a mortellement percuté une gendarme a non seulement roulé à plus de 130km/h, mais il avait aussi de la poudre blanche, "vraisemblablement de la cocaïne".
Après le terrible drame provoquant la mort de la gendarme Mélanie Lemée, dans le Lot-et-Garonne, la procureure d’Agen, Manuella Garnier, a donné plus d’explications. Lors d’une conférence de presse, elle a indiqué que l’homme de 26 ans, qui a tué samedi 4 juillet au soir, la jeune gendarme a roulé sans permis entre 130 et 160 km/h, sans freinage. En outre, il détenait "vraisemblablement de la cocaïne". "Il transportait 165 grammes d’une poudre blanche qui devra être analysée", a-t-elle détaillé.
Devant les médias, la procureure a relaté que les gendarmes avaient d’abord tenté en vain d’interpeller une Renault Clio qui roulait à "une vitesse excessive", rapporte Le Figaro. Puis, ils ont alerté une autre patrouille de deux gendarmes. Pour intercepter le chauffard, ces derniers ont positionné leur véhicule de service gyrophare en fonctionnement, sur la route départementale 813 à hauteur de la commune de Port-Sainte-Marie.
"Lorsque le véhicule en fuite est arrivé à proximité des herses, il s’est brutalement déporté sur la gauche afin d’éviter le dispositif d’interception", a-t-elle raconté. C’est ainsi que la gendarme a été percutée. "Le choc a été particulièrement violent. Ce gendarme est décédé quelques minutes plus tard", a confié la procureure.
Après ce choc mortel, la voiture a pris la fuite, mais il a dû s’arrêter à cause du déclenchement des airbags. Avant d’être arrêté, le jeune homme a tenté de s’enfuir à pied. D’après Manuella Garnier, il est originaire du Lot-et-Garonne, sans profession. Il a déjà été condamné à trois reprises, notamment pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et (...) sur la circulation routière.
Pendant sa garde à vue, le chauffard a expliqué qu’il avait refusé de s’arrêter puisqu’il conduisait sans permis, sous l’emprise de stupéfiants. De plus, il venait de faire l’acquisition de 150 g de cocaïne. Face aux enquêteurs, il a affirmé qu’il n’avait pas vu la victime et qu’il avait pensé que le choc était dû au dispositif d’interception. Ce lundi, une information judiciaire a été ouverte par le parquet. Plusieurs chefs d’accusations ont été prononcés : homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger de la vie d’autrui, conduite sans permis, détention et transport illicite de produits stupéfiants en état de récidive légale. D’après la procureure, un mandat de dépôt sera requis par le parquet pour cet homme qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le colonel Laurent Villieras, commandant du groupement de gendarmerie du Lot-et-Garonne, a fait part de sa tristesse au micro d’un correspondant de l’AFP. "On le vit comme un véritable drame. C’était un gendarme très apprécié au sein du groupement (...) c’était une jeune fille très engagée sportivement puisqu’elle était championne de France militaire de judo, c’était une combattante. C’était un gendarme extraordinaire", a-t-il dit.
Il a également signifié que ce drame illustre la réalité du travail des forces de l’ordre et des forces de secours qui, tous les jours au profit de leurs concitoyens, mettent leur vie en péril. "Il ne faut pas l’oublier. C’est l’illustration parfaite de la réalité de notre travail et de notre engagement quotidien au profit de nos concitoyens (...) C’est une triste réponse à tous ceux qui critiquent notre action", a-t-il affirmé.
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