Les subventions publiques accordées au lycée musulman Averroès à Lille, le principal établissement secondaire musulman de France prendront fin à la rentrée. L’établissement a réagi en saisissant le Conseil d’Etat.
La demande du lycée Averroès, principal établissement musulman de France, de suspendre la décision du préfet du Nord a été rejetée ce lundi 12 février en référé par le tribunal administratif de Lille. Celle-ci concernait l’arrêt des subventions publiques accordées à l’établissement à compter de la rentrée 2024. "Il n’y a pas lieu de maintenir le contrat d’association liant le lycée Averroès à l’Etat jusqu’à ce que la décision de résiliation de ce contrat, prise par le préfet du Nord, soit examinée par les juges du fond", a expliqué le tribunal dans un communiqué.
Face à cette décision du tribunal, les avocats du lycée ont exprimé leur désaccord, soulignant que leurs arguments n’ont pas été pris en compte. "Il s’agit d’une décision inacceptable qui balaie sans y répondre nos arguments pour adopter ceux de la Préfecture", ont-ils déploré auprès de BFM Grand Lille. Ils ont alors décidé de saisir le Conseil d’État et espèrent obtenir une décision favorable rapidement. Ce lundi soir, le préfet du Nord a déclaré qu’il prenait acte avec satisfaction de la décision du tribunal administratif de Lille.
Le 9 janvier dernier, l’association gérant le lycée, le comité économique et social représentant les personnels de l’établissement, et l’association des parents d’élèves ont déposé trois recours contre la décision du préfet des Hauts-de-France. Le préfet avait évoqué des irrégularités de gestion et des enseignements qualifiés de contradictoires aux valeurs de la République. Le cours d’éthique musulmane a été cité en particulier. "Le cours d’éthique musulmane en lui-même est parfaitement conforme aux valeurs de la République, de même que tous les autres enseignements du groupe scolaire", ont répliqué les plaignants. Selon leurs explications, l’Éducation nationale n’avait trouvé aucune raison de remettre en cause le contrat d’association malgré plusieurs inspections.