Les proches de Nahel sont persuadés que les policiers ont enregistré une version trompeuse des événements. Le juge d’instruction a accepté la demande d’ouverture d’une enquête déposée par leur avocat.
La famille du jeune homme de 17 ans réclame - via leur avocat Me Yassine Bouzrou - que l’enquête visant le fonctionnaire Florian M. pour ’homicide volontaire’ soit élargie à des faits de "faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique", indique une information du journal Le Parisien, confirmée par Le Figaro. La famille suspecte concrètement que les policiers aient enregistré dans une fiche nommée ’Pégase’ une version trompeuse de l’intervention, visant à présenter le fonctionnaire comme ayant agi en état de légitime défense lorsqu’il a tiré sur Nahel.
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Dans ce document rédigé par un opérateur du 17 sur les déclarations des agents sur les lieux, il est indiqué ce jour-là que "le fonctionnaire de police s’est mis à l’avant du VL (véhicule léger) pour le stopper. Le conducteur a essayé de repartir en fonçant sur le fonctionnaire". Cette version est contredite par la scène filmée par un témoin et diffusée sur les réseaux sociaux. D’après les images, la Mercedes jaune conduite par Nahel est initialement à l’arrêt, avec deux policiers positionnés sur le côté gauche de la voiture : Florian M. est debout et appuyé sur le pare-brise, pointant son arme sur le conducteur. Cependant, malgré cette situation, Nahel redémarre son véhicule, mais ne "fonce pas sur le fonctionnaire", qui se déplace légèrement avant d’ouvrir le feu.
"En se basant sur ce seul récit, sans la vidéo qui est sortie après, on aurait pu conclure à l’irresponsabilité pénale de Florian M.", note une source proche du dossier.
Une histoire à suivre.
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