Ce mercredi, Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre ont révélé les conclusions d’une enquête sombre. Après plusieurs mois d’investigation, des "comportements pouvant s’apparenter à des agressions sexuelles ou à du harcèlement sexuel" de la part de l’Abbé Pierre envers sept femmes, entre la fin des années 70 et 2005, ont été dévoilés.
Né Henri Grouès, l’Abbé Pierre s’est engagé très jeune dans des œuvres charitables. Il distribuait son héritage à des causes sociales et rejoignait les Capucins, un ordre mendiant. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il jouait un rôle actif dans la Résistance et adoptait le pseudonyme qui le rendra célèbre. Après une courte carrière politique, il se dévouait entièrement à la lutte contre la pauvreté et l’aide aux sans-abris. Son appel à la radio en 1954, "Mes amis, au secours", reste l’un des moments les plus marquants de son combat.
Les accusations récentes bouleversent l’image de l’Abbé Pierre. Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre ont exprimé leur choc face à ces révélations. Christophe Robert, délégué général de la Fondation a déclaré : "Quand nous avons reçu le premier témoignage... c’était un choc terrible. C’était une déflagration." Pierre Lunel, ami proche de l’Abbé Pierre, reconnaît que ces témoignages sont douloureux à entendre, bien qu’il n’ait jamais observé de tels comportements chez lui. Il appelle néanmoins à nuancer le jugement sur l’œuvre immense accomplie par l’Abbé Pierre.
Les proches de l’Abbé Pierre insistent sur la nécessité de distinguer l’homme de ses actions. Selon Pierre Lunel, il ne faut pas réduire l’Abbé Pierre à ces accusations, même si elles s’avèrent vraies. Il estime que cela n’invalide pas les réalisations majeures de sa vie. Il rappelle que le mouvement Emmaüs est une œuvre collective qui implique des milliers de personnes au-delà de la seule figure de l’Abbé Pierre.
Source : Tf1info.fr