Le tribunal de grande instance de Paris a considéré que la demande de Christelle, l’une des accusatrices de Tariq Ramadan, n’est pas recevable.
Accusé de plusieurs viols, l’islamologue Tariq Ramadan a sorti un livre intitulé "Devoir de vérité", dans lequel il raconte l’histoire d’un homme qu’on a diabolisé et déshumanisé. Il y a également mentionné la véritable identité de l’une de ses accusatrices. Cette dernière a voulu, ainsi, retirer son nom de l’ouvrage avant la publication. De ce fait, elle a porté l’affaire en justice, rapporte L’Observateur.
Mercredi 11 septembre, le tribunal de grande instance de Paris, a annoncé sa décision. Celle-ci a autorisé la sortie du livre contre la sollicitation de la plaignante, selon des sources concordantes à l’AFP. Dans cette affaire, la justice a considéré que l’identité de cette femme avait déjà été rendue publique. Selon le jugement, dont l’agence de presse a eu connaissance, le tribunal a également signifié que sa demande "porterait une atteinte excessive et disproportionnée à la liberté d’expression" de Tariq Ramadan.
De son côté, Me Eric Morain, l’avocat de la plaignante, a basé sa requête sur l’article 39 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Ce texte stipule qu’il est interdit "diffuser (...) des renseignements concernant l’identité d’une victime d’une agression ou d’une atteinte sexuelles". Pourtant, le vrai nom de Christelle est mentionné à 84 reprises dans "Devoir de vérité", a dénoncé l’avocat dans son assignation.
"La justice n’a pas délivré ce soir un blanc-seing au livre de M. Ramadan. Ce dernier est condamné et est LE SEUL condamné par la décision du tribunal", a fustigé l’avocat sur Twitter. Dans sa publication, il a écrit que cet ouvrage sera publié, mais ceux qui se joindront à la meute se rendront coupables de la même faute.
Dans une réaction transmise à l’AFP, Me Emmanuel Marsigny, l’avocat de Tariq Ramadan, a estimé que la demande de la plaignante "reposait, une fois encore, sur des mensonges" et "a logiquement été rejetée".
Au début de cette affaire en février 2018, Tariq Ramadan avait nié tout rapport sexuel avec les deux femmes. Il a été, par la suite, contredit par l’enquête et a évoqué des "relations consenties". Après ces révélations de relations extra-conjugales, l’aura dont Tariq Ramadan bénéficiait, auprès d’une partie des musulmans, a volé en éclats. Dans ce sens, la fédération des Musulmans de France (ex-UOIF) a annoncé, lundi 9 septembre, qu’elle est "trahie par le comportement" de l’islamologue suisse.
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