Une plainte a été déposée contre l’artiste luxembourgeoise Deborah De Robertis, pour s’être dénudée devant la grotte de Lourdes, en 2018.
Pour dénoncer la sexualisation du corps des femmes, l’artiste Deborah De Robertis s’était dénudée devant la grotte du sanctuaire de Lourdes, en 2018. Une plainte pour exhibition sexuelle a été ainsi déposée contre elle, et jeudi 6 août, la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire a rendu sa décision. L’artiste a été ainsi condamnée à payer 2 000 euros d’amende, dont 1 000 euros avec sursis.
Cette sanction correspond aux réquisitions du Procureur. Durant une audience du 25 juin dernier, il a estimé que "la loi s’applique à tout le monde". "Ce n’est pas parce qu’on se pare de la liberté d’expression ou d’un cadre artistique qu’on peut se dédouaner de la rigueur de la loi", a-t-il précisé.
En août 2018, Deborah De Robertis, dénudée, les mains jointes, recouverte d’un voile bleu, s’est mise debout devant la grotte de Lourdes, sous les yeux de nombreux fidèles. Cette performance filmée de l’artiste n’a pas été du tout acceptée par les sanctuaires de cette institution. Ces derniers ont parlé d’"un acte d’exhibitionnisme qui a choqué les fidèles présents, lié à une démarche prétendument artistique".
Ce n’est pas la première fois que l’artiste a été poursuivie pour exhibition sexuelle. Après une performance similaire au musée du Louvre, près du tableau de "La Joconde", elle a été relaxée.
En 2014 et 2016, elle s’était également dénudée au musée d’Orsay. Elle avait imité les tableaux "L’origine du monde" de Gustave Courbet et "Olympia" d’Edouard Manet. L’artiste avait fait ainsi, l’objet de rappels à la loi pour ces deux actions.
Contactée par téléphone, l’avocate de Deborah De Robertis, Me Marie Dosé a qualifié cette décision "en complète contradiction avec les jurisprudences en matière de performance artistique". Elle compte faire appel.
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