Récemment, Jean-Paul Delevoye a listé 13 mandats dans une nouvelle déclaration d’intérêt. Selon Le Parisien, une quatorzième "omission" a été révélée.
A la suite d’un signalement, daté du mercredi 18 décembre, de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), une enquête a été ouverte à l’encontre de Jean-Paul Delevoye. Cette enquête se rapporte sur les faits de déclaration incomplète des intérêts de cet ancien haut-commissaire aux retraites, rapporte L’Express sur le récit du journal Le Parisien.
Dans un communiqué, le procureur Rémy Heitz a annoncé qu’elle a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Outre cette première cause, l’investigation porte également sur les conditions de cumul de rémunération. Car "le concerné a perçu un salaire d’un emploi public ou de membre du gouvernement et une rémunération privée", a-t-il renchéri.
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Selon Le Parisien, après la démission de Jean-Paul Delevoye, lundi 16 décembre, les révélations embarrassantes, à son encontre, se sont multipliées. En effet, l’homme va devoir s’expliquer sur un quatorzième "oubli" dans sa déclaration d’intérêts. Il s’agit d’une "omission" concernant la rémunération perçue quand il était président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). De septembre 2014 à la mi-novembre 2015, il a perçu la somme de 6 330,32 euros net par mois. Au total alors, il devait déclarer près de 90 000 euros net à la HATVP.
Par ailleurs, l’existence d’un rapport de 103 pages, est aussi révélée par le quotidien. Il s’agit d’un audit mené par le cabinet Technologia, nommé "rapport fantôme". Cette étude a été menée afin d’évaluer les risques psychosociaux parmi les agents, depuis l’arrivée de Jean-Paul Delevoye à la tête de cette assemblée. Selon Le Parisien qui a pu le consulter, deux lignes de ce rapport posent problème à l’ex-commissaire aux retraites.
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A la page 50, il est évoqué "un certain malaise quant à la confusion des missions et des moyens due à la détention en parallèle d’un mandat électif par le président”. Mais certains agissements du concerné ont également suscité la polémique. Jean-Paul Delevoye aurait profité de ses chauffeurs pour multiplier les allers-retours entre Paris (où se situait le Cese), et Bapaume (ville dans le Pas-de-Calais) dont il était maire et où se trouve sa maison familiale. Un responsable de l’époque a dénoncé que "souvent, le président partait le jeudi soir ou le vendredi et revenait le lundi. Et le chauffeur restait à Bapaume, nourri, logé".
En outre, les deux chauffeurs de Jean-Paul Delevoye ont bénéficié d’un traitement de faveur depuis 2012 : une semaine travaillée et une semaine de repos. Ils ont reçu une prime de chauffeur de président de 800 à 1 000 euros, par mois en plus d’un salaire de 2 000 euros. D’après une source interne, ce dispositif aurait été validé par Annie Podeur, la secrétaire générale et magistrate à la Cour des comptes.
Par ailleurs, "à cause de ses grandes jambes et pour transporter les délégations", il a demandé et a eu une Peugeot 607 huit places. D’autres personnes ont témoigné que deux des assistantes du Cese étaient chargées à plein temps du secrétariat du maire (courrier, permanence téléphonique...) alors que ces tâches ne devraient pas faire partie de leur boulot.
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