D’après Matignon, la levée du décision statut de "détenu particulièrement signalé" "se fonde sur la particulière gravité de la situation de santé de Yvan Colonna".
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé mardi soir que le militant indépendantiste n’est plus considéré comme "détenu particulièrement signalé" (DPS). Ce statut empêchait le rapprochement d’Yvan Colonna vers une prison corse alors qu’il se trouve entre la vie et la mort après avoir été très grièvement blessé en prison. "Cette décision (...) se fonde sur la particulière gravité de la situation de santé de Yvan Colonna et s’appuie sur l’avis rendu ce jour par la commission de la maison centrale d’Arles", a expliqué le chef du gouvernement sur les propos repris par Le Figaro.
Yvan Colonna, condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, a toujours contesté son statut de détenu particulièrement signalé (DPS). D’après une source gouvernementale, la levée de cette mesure créée en 1970 apparaît comme un geste symbolique et d’apaisement alors que de nouvelles manifestations de colère ont éclaté mardi en Corse. Selon les chiffres du ministère de la Justice en 2019, près de 350 prisonniers sont placés sous le signe de DPS. Il est appliqué selon le comportement en prison et aux risques d’évasion. Il peut alors entraîner une surveillance accrue des correspondances écrites et téléphoniques, de l’humeur, et la tenue vestimentaire du prisonnier. Les fouilles corporelles et les escortes lors des déplacements sont également renforcées.
Une information judiciaire a été ouverte après l’agression d’Yvan Colonna il y a une semaine. De nombreuses manifestations ont alors éclaté en Corse. Les nationalistes et la famille d’Yvan Colonna accusent l’État d’une "responsabilité accablante".
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