Léonard Lopez a quitté la France avec sa femme et ses enfants pour rejoindre Daesh. Il a été condamné à mort en Irak en juin 2019.
En raison de leur appartenance à l’organisation Etat Islamique (EI), 11 Français sont condamnés à mort en Irak.
Les parents de l’un d’entre eux, mènent un combat pour éviter que leur fils ne soit exécuté. Ils se sont exprimés au micro des journalistes de la chaîne RTL, qui se sont rendus dans l’appartement de ce couple de jeunes retraités.
Léonard Lopez a quitté la France avec sa femme et ses enfants pour rejoindre Daesh. En juin 2019, il a été condamné à mort par le tribunal antiterroriste de Bagdad, et emprisonné dans une maison de détention dans la capitale irakienne.
Depuis des années, les parents de ce Français, condamné à mort, n’ont cessé de tout faire pour éviter l’exécution de leur fils. Ainsi, leur vie tourne autour des reportages diffusés à la télévision, de la visite des enquêteurs de la DGSI ainsi que des nouvelles de leur fils.
Selon son père Marc, les dernières nouvelles de Léonard datent de janvier dernier. Il se trouvait dans une cellule avec 20 autres détenus, et les sorties, dans la cour, ne sont pas fréquentes. "Il y a des violences de la part des gardiens : tous les prisonniers ont été passés à tabac. Ce qui le fait tenir, c’est d’avoir des nouvelles de ses enfants et de ses proches", a-t-il expliqué.
Grâce à la Croix-Rouge, les parents reçoivent aussi des lettres de leur fils qui attend, depuis 2 ans, son exécution par pendaison, une situation qui est devenue insupportable pour Suzanne, sa mère. Elle a précisé qu’en tant que mère, le fait qu’il a rejoint Daesh était un choc, mais savoir que son fils va être exécuté en est également un autre. "Je me couche chaque soir en me disant : ’demain, peut-être mon fils ne sera plus, il a été ’exécuté’", a-t-elle redouté .
Léonard Lopez et sa famille se sont rendus aux forces kurdes, en Syrie, en avril 2018. Il a été remis aux autorités irakiennes alors que sa femme et ses enfants sont détenus dans un camp, attendant encore leur rapatriement. Son père Marc a confié être persuadé que la France est à l’origine de son transfert.
"Mon fils, comme tous les autres accusés, n’a pas été en Irak mais en Syrie et l’Irak n’a jamais demandé de récupérer ces 11 prisonniers. (...) Le gouvernement français dit qu’il n’y a aucune preuve de son implication", a-t-il détaillé.
A son avis, quand la France permet que des Français soient livrés à un pays qui va les condamner à mort, ce n’est pas conforme à sa constitution et à ses valeurs. "C’est une douleur permanente", a-t-il déploré.
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La peine de mort, concernant Léonard Lopez, a été très rapidement prononcée en Irak. La procédure ainsi que le verdict ont été fortement dénoncés par les avocats de la famille qui ont décidé de faire appel. Ils ont ainsi pointé une justice expéditive, un procès sans preuves, ni témoins et une peine de mort prononcée en quelques minutes.
Face à cette situation, les proches de Léonard Lopez demandent son transfert pour être jugé en France.
Au micro de RTL, son père a expliqué avoir beaucoup d’interrogations concernant cette condamnation de leur fils. Il a, toutefois, parlé ouvertement la conversion de ce dernier à l’Islam à l’âge de 18 ans, puis sa lente radicalisation. Il a raconté que Léonard est fiché S, et il fréquente les milieux islamistes de France.
Il a, par la suite, fondé un important forum, longtemps considéré comme l’un des précurseurs du djihad médiatique. Il a été déjà condamné à 5 ans d’emprisonnement pour ce fait, mais il a violé son contrôle judiciaire pour rejoindre Mossoul et le califat, en 2015.
Selon Marc, tout cela doit être réservé à un procès, car la beauté de l’état de droit c’est de juger les gens sur ce qu’ils ont fait et non sur ce qu’un groupe a fait. "Ils ont été radicalisés en France : ce n’est pas une histoire irakienne, c’est une histoire française et c’est en France que le problème doit être résolu", a-t-il noté.
Suzanne, sa mère partage cet avis en disant que les familles ont besoin de comprendre pourquoi le procès ne se déroule-t-il pas en France ? "Cette vérité, on en a besoin pour pouvoir reconstruire notre famille. Et c’est aussi l’avenir de nos petits-enfants. C’est cela qui nous fait tenir aussi", a-t-elle confié.
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