La déléguée du syndicat de la police Unité SGP, Linda Kebbab, a été la cible d’une insulte sur Twitter.
La syndicaliste Linda Kebbab a décidé de porter plainte contre le journaliste-militant, Taha Bouhafs, à cause d’une publication insultante que ce dernier a postée sur Twitter. "ADS : Arabe de service", telle a été la phrase écrite sur le réseau social, mais qui a été depuis supprimée.
Sur France Info, la déléguée du syndicat Unité SGP a indiqué que c’était l’insulte de trop. "Honnêtement, c’est violent. J’ai l’habitude des insultes, mais là c’est le nom et le visage d’un influenceur", a-t-elle confié à Sputnik. A son avis, la phrase "Arabe de service" a une portée raciste. En plus, elle renvoie à "quelqu’un qui courbe l’échine". "Je suis tout sauf cela", s’est-elle insurgée.
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La haine des policiers n’est pas une grande première dans certains quartiers sensibles, mais récemment, une montée des tensions interethniques alarmantes est constatée, selon Sputnik. Certains activistes ont accusé des policiers français d’origine étrangère d’être des "traîtres". La chanteuse Camélia Jordana a affirmé que des hommes et des femmes se font massacrer quotidiennement en France pour leur couleur de peau. Et la mort de George Floyd aux mains de la police, aux Etats-Unis a eu des répercussions en France.
Abdoulaye Kante, un policier d’origine africaine a également souligné l’extrême agressivité de nombreux internautes contre les policiers issus des minorités. Très actif sur les réseaux sociaux, il est régulièrement insulté par des utilisateurs d’origine étrangère en raison de son métier. De son côté, Linda Kebbab s’est dit excédée par une "assignation" qu’elle se refuse à elle-même et aux autres. "Je ne suis pas une indigène, je suis française" a-t-elle martelé. D’origine algérienne, la policière n’a pas manqué d’accuser le mimétisme des extrêmes. Selon ses dires, les gens d’extrême droite fustigent le fait que la police française recrute des Arabes ou des Noirs. Pareillement, ceux d’extrême gauche ont le même discours que ceux qu’ils prétendent combattre.
Toutes ces escalades inquiètent Linda Kebbab. "On ethnoracise trop le débat, on importe une façon de faire trop américaine. On veut faire croire que les Français sont divisés en fonction de leurs ethnies. Qu’il y ait des Noirs et des Arabes dans la police montre que c’est faux", a-t-elle affirmé.
La syndicaliste a ainsi dénoncé le militantisme anti-flics qui ne manquera pas d’avoir des conséquences dramatiques sur les jeunes générations. Cette situation pourrait décourager les jeunes générations de poursuivre leurs ambitions. "Je pense à tous ces gamins noirs ou arabes qui voudraient entrer dans la police ou la gendarmerie" a-t-elle révélé.
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