Pour le décès d’un bébé maltraité, une mère et son ex-compagnon ont écopé 12 et 18 ans de réclusion vendredi 15 novembre 2019.
Amine, âgé d’un an, est mort en janvier 2017 à Gaillac. Les faits ont eu lieu durant la nuit, avant une audition en vue du placement de l’enfant.
Élisa Delga, 24 ans, et son compagnon de l’époque Mickael Taboulot, 28 ans, ont été condamnés vendredi 15 novembre pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", rapporte Ouest-France.
"Les co-accusés mentent et se sont concertés pour leur déposition (...) mais ils sont d’accord pour dire qu’ils n’ont rien fait pour sauver l’enfant et se renvoient la responsabilité de l’inaction", a dit l’avocate générale ayant requis la peine maximale, soit 30 ans de réclusion criminelle.
Finalement la cour d’assises du Tarn a reconnu coupable les deux individus. La mère a écopé de 12 ans de réclusion et de 18 ans pour son ex-compagnon.
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Pour le chef de "non dénonciation de maltraitance", le grand-père du bébé, c’est-à-dire le père de l’accusée, a écopé de 10 mois avec sursis. Il avait déjà alerté les services sociaux, indiquant que sa fille était incapable d’élever un bébé.
Durant le procès, les deux personnes se sont rejeté la responsabilité du décès du nourrisson. La maman a martelé ne pas avoir frappé son bébé. Cependant, elle s’est dite coupable de n’avoir pas pu le sauver. Son ex-compagnon, Mickael Taboulot, a également nié les faits. Agé de moins de 16 ans, Mr Taboulot avait été condamné pour viols de mineur. Par ailleurs, il a aussi été victime de maltraitances sexuelles venant de son beau-père.
L’avocate de l’accusée a salué la différence de peine. Me Sarah Labi a vu en sa cliente une mère passive. Cette dernière s’est rendu complice en laissant son fils sous les coups de son ancien compagnon, relate Le Figaro.
Selon un expert psychiatre, la mère souffre d’une "légère défaillance psychique et d’une personnalité limite et borderline".
Par ailleurs, l’autopsie de l’enfant indiquait qu’il est décédé d’un traumatisme crânien. Elle a aussi mis en évidence des violences avant le décès du bébé. En effet, plusieurs fractures plus anciennes des côtes, d’une clavicule et des hémorragies à l’abdomen et à la tête ont été enregistrées.
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