Illustration - Mael Garnier/SIPA
Après Bétharram, c’est au tour du groupe scolaire privé catholique, qui avait reçu l’ancien Premier ministre Jean Castex, d’être visé pour des faits de violences physiques.
Après l’affaire Notre-Dame de Bétharram, un autre établissement catholique prestigieux est secoué par des accusations de violences physiques. D’anciens élèves de Notre-Dame de Garaison, situé dans les Hautes-Pyrénées, ont témoigné auprès de la cellule investigation de Radio France. Ils ont dénoncé des actes de maltraitance répétés. Tout a commencé le 21 février, lorsque Philippe (nom d’emprunt) – ancien élève de l’établissement – a créé un groupe Facebook intitulé "Collectif victimes Notre-Dame de Garaison". Très vite, de nombreux témoignages affluent. Des punitions corporelles et des sévices injustifiés ont été pointés du doigt. Les liens entre ce collectif et celui des anciens élèves de Bétharram se tissent rapidement, mettant en lumière des pratiques similaires dans ces deux écoles catholiques réputées.
Ces établissements sont connus pour leur excellence académique, leur discipline stricte et leur ancrage religieux. Mais ils partagent aussi un point commun : leur proximité avec des figures politiques. Le chef du gouvernement François Bayrou, accusé d’avoir ignoré les abus à Bétharram, y avait inscrit ses enfants. De son côté, Jean Castex, ancien Premier ministre, est un ancien élève de Garaison. Interrogé par les journalistes, il n’a pas souhaité réagir. Il en est de même pour la direction de Notre-Dame de Garaison qui n’a donné aucune réponse. Le parquet de Pau et celui de Tarbes, quant à eux, n’ont pas communiqué sur d’éventuelles plaintes récentes, rapporte le Huffington Post. Pourtant, un ancien surveillant de l’établissement a été condamné en 2009 à 12 ans de prison pour des viols et agressions sexuelles sur mineurs.
Selon plusieurs témoignages recueillis par Radio France, les surveillants – souvent des élèves de terminale – avaient le droit d’infliger des punitions corporelles. D’après Philippe, un surveillant général lui a asséné une gifle si violente qu’il a eu le tympan perforé. "Les parents ne se doutaient de rien, car les enfants ne parlaient pas", explique-t-il. Sophie, scolarisée dans les années 1980, décrit des coups de poing, des coups de pied et un surveillant-chef qui l’a projetée contre les murs. Elle affirme même que le directeur lui a proposé de passer une classe si elle gardait le silence.
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