Les policiers municipaux bordelais ne possèdent pas d’armes à feu alors qu’ils font face à une hausse de l’insécurité. La CGT a appelé les agents à la grève.
Vendredi 28 juin à Bordeaux, des policiers municipaux ont entamé une grève, reconductible jusqu’au 14 juillet pour "réclamer d’être équipés d’armes létales", rapporte Le Parisien.
Vers 11 heures, une cinquantaine des quelque 140 agents "en grande majorité à l’arrêt" se sont rassemblés, sifflets en bouche devant l’Hôtel de Ville, selon la CGT qui a appelé à la grève.
"Face au désengagement de la police nationale, les policiers sont anxieux, car, comme primo-intervenants, ils sont exposés dans une ville où l’insécurité augmente énormément", a dénoncé Jérôme Desorthes, porte-parole des policiers municipaux bordelais et élu CGT.
Selon le syndicaliste, les rixes, les saisies d’armes blanches, c’est quasiment tous les jours. Il a tenu à préciser que l’agression au couteau mortelle sur les quais de la Garonne en avril "a créé une véritable prise de conscience dans les rangs". Les policiers municipaux bordelais sont équipés de pistolets à impulsion, de gazeuses et de matraques télescopiques. Ils n’ont pas d’armes à feu contrairement à ceux d’autres communes de la métropole.
Le cabinet du maire, Pierre Hurmic, a indiqué que onze des douze revendications adressées à la Ville par les policiers municipaux au sujet de leurs conditions de travail et de leur équipement "ont reçu à ce jour une réponse". La dernière, portant sur l’armement létal, est en cours d’examen.
"Sensible à cette réclamation", la municipalité a tenu à souligner avoir obtenu "40 policiers nationaux supplémentaires dès septembre 2024" dans le cadre d’un contrat de sécurité intégrée bientôt signé avec l’Etat, après trois ans de discussions. Par ailleurs, 30 policiers municipaux vont être recrutés et 60 caméras supplémentaires installées.
"L’édile devait rendre sa décision le 4 juillet prochain, la date a été repoussée en raison des élections législatives. Les agents qui mettent tous les jours leurs vies en danger ne peuvent attendre", a fustigé Jérôme Desorthes.
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