Figure médiatique et controversée des Gilets jaunes, Éric Drouet est toujours entendu par les policiers ce jeudi matin. L’opposition est sortie de son silence.
Interpellé mercredi soir à Paris, Éric Drouet, une des figures des Gilets jaunes, a été placé en garde à vue pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable. Ce jeudi matin, il était toujours entendu par les policiers. Une situation qui a été condamnée par l’opposition.
La France Insoumise et le Rassemblement national ont en effet dénoncé une politique de "répression" menée par l’exécutif. La présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen et le député La France Insoumise (LFI) Eric Coquerel ont pointé du doigt "la violation systématique des droits" des opposants et une "persécution". "Les vœux de hargne du 31 décembre et la violation systématique des droits politiques de ses opposants dessinent un visage terriblement inquiétant d’Emmanuel Macron", a écrit sur Twitter la cheffe du Rassemblement national, propos relayés par Ouest France. Le président des Centristes Hervé Morin a, quant à lui, déploré "l’amateurisme" du gouvernement face aux Gilets jaunes.
Me Kheops Lara, avocat d’Eric Drouet, a également réagi à cette garde à vue prolongée de son client. A son avis, il s’agit d’une arrestation "totalement injustifiée et arbitraire". Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, il a évoqué cette arrestation en dénonçant l’attitude du parquet de Paris qui n’a émis aucune objection. Eric Drouet a été déjà arrêté le 22 décembre lors des manifestations des Gilets Jaunes à Paris pour "port d’arme prohibé", un bâton. Il sera jugé pour cette affaire le 5 juin en correctionnelle. D’après toujours son avocat, M. Drouet a commis l’erreur de déposer des bougies sur la place de la Concorde à Paris en hommage aux victimes Gilets jaunes décédées.
Légalement, la garde à vue d’Eric Drouet peut prendre 24 heures. Son avocat a toutefois effectué une demande auprès du procureur de Paris pour qu’elle soit levée ainsi que celle des personnes qui l’accompagnaient. Face aux nombreuses réactions au sujet de cette arrestation, gouvernement et majorité ont défendu cette mesure jeudi. Ils ont alors avancé la nécessité de "respecter l’État de droit" et l’obligation de déclarer toute manifestation.