Graeme Sloan/Sipa USA/SIPA
Ahmat M. est arrivé d’Afghanistan dans la nuit de samedi à dimanche. Il a été interpellé avant d’être placé en garde à vue lundi pour être sorti de la zone de surveillance imposée.
Peu après son arrivée d’Afghanistan, Ahmat M. a été interpellé avant d’être placé en garde à vue lundi 23 août. Le tribunal l’a condamné à 10 mois de réclusion avec sursis, mercredi, pour être sorti de la zone de surveillance qui lui avait été imposée par le ministère de l’Intérieur, rapporte RTL.
A son arrivée, cet homme s’était vu notifier avec quatre autres Afghans une "mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance" (Micas), prévue dans le cadre des lois antiterroristes.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué qu’il fait partie de l’entourage d’un Afghan qui "aurait eu un lien avec des talibans", mais ce lien reste "à définir".
De ce fait, Ahmat M. a pour interdiction de sortir de la commune de Noisy-le-Grand (est de Paris) où il est logé dans un hôtel avec sa femme, sa petite fille de 3 mois et plusieurs autres membres de sa famille.
Pourtant, en fin d’après-midi du lundi, il a été interpellé dans une épicerie du 18e arrondissement de Paris. Il y aurait été repéré, puisqu’il ne portait pas de masque.
Cet Afghan, né en 1991 a dit avoir été procureur en Afghanistan avant de reprendre des études de droit. Selon les procès-verbaux cités à l’audience, il a expliqué qu’il a voulu acheter des médicaments, car depuis son arrivée en France, il souffrait de maux de tête et de vomissements.
Selon ses dires, un homme, vivant dans le même hôtel, lui aurait proposé de lui acheter ces médicaments et il l’aurait suivi, sans comprendre qu’il se rendait à Paris. Cependant, cet homme a dit aux enquêteurs qu’Ahmat M. lui a demandé de l’accompagner dans la capitale pour acheter des cartes SIM.
Le trentenaire a également laissé entendre qu’il n’avait pas compris l’objet de cette mesure de surveillance. Selon ses explications, il était absent lorsque le commissaire était venu avec un traducteur pour lui notifier ce dispositif. Ainsi, c’était sa femme qui avait signé le document, un argument qui n’a pas convaincu le tribunal.
Lors du procès, son avocate, Me Alice Ouaknine a indiqué qu’il ne s’agit pas du dossier d’un taliban en France, livré à lui-même.
"C’est le dossier d’un homme qui a fui son pays avec sa femme et sa fille de trois mois" et qui a été arrêté pour être ‘allé au supermarché’", a-t-elle plaidé. La représentante du ministère public avait requis une peine "ferme et dissuasive" de 12 mois de prison, dont six mois avec sursis.
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