Mohamed O. a indiqué avoir commis ce double meurtre "pour le bien de son enfant". Il s’est présenté au commissariat de police d’Alès (Gard).
Vendredi 5 mai, Mohamed O., âgé de 39 ans et de nationalité marocaine, s’est présenté au commissariat de police d’Alès (Gard) accompagné d’une femme portant un bébé de 10 mois. La chaîne TF1 relate que l’homme a déclaré qu’il venait de tuer sa femme âgée de 26 ans et mère de son bébé ainsi que sa belle-sœur de 39 ans. Il a commis ce double féminicide au domicile de son épouse aux Salles-du-Gardon.
La femme qui l’a accompagné au commissariat s’est présentée comme esthéticienne à domicile et elle se trouvait sur les lieux au moment du drame. Elle a indiqué avoir demandé au suspect de se rendre. Ce dernier a été placé en garde à vue tandis que des éléments de la gendarmerie se sont rendus sur place pour vérifier les dires du trentenaire. Ils ont découvert dans l’appartement les corps sans vie des deux femmes présentant plusieurs traces d’arme blanche.
La procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, a apporté plus de détails dans un communiqué, publié ce week-end. Elle a précisé que les auditions du mis en cause "ont laissé apparaître qu’un contentieux important existait dans le couple". Mohamed O. est séparé depuis quelques mois de sa femme. En décembre 2022, la victime a déposé une main courante au commissariat d’Alès pour signaler qu’elle quittait le domicile conjugal de Cavaillon, "tout en craignant que le père n’emmène l’enfant au Maroc".
Le mari s’est présenté vendredi dans l’appartement avant de se disputer avec sa belle-sœur dans la cuisine. "Le mis en cause lui a reproché sa mauvaise influence auprès de sa sœur et la tenue pour responsable des difficultés du couple et le comportement de son épouse", a expliqué la magistrate. Il a par la suite poignardé sa belle-sœur à plusieurs reprises. Sa femme est arrivée et une nouvelle scène de violence a éclaté. Le suspect l’a tuée à coups de couteau à la gorge.
Devant les enquêteurs, Mohamed O. a affirmé avoir "agi pour le bien de son enfant, car sa belle-famille faisait obstacle à ses liens avec sa fille, lui demandant de l’argent pour la voir". Il a aussi évoqué des difficultés liées à la présence notamment de leur petite fille et au fait qu’il était en situation irrégulière en France.
La procureure a rappelé que le suspect a fait l’objet au plan administratif d’obligation de quitter le territoire national par les préfectures de la Drôme et du Vaucluse en 2019 et mai 2022.
Le trentenaire a été mis en examen pour trois chefs d’accusation : meurtre sur conjoint, meurtre pour les faits commis sur sa belle-sœur, violences volontaires aggravées au préjudice de la troisième personne présente, particulièrement choquée.
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