En France, la sœur d’une femme assassinée en 2014 par son ancien compagnon violent a demandé la condamnation de l’Etat pour "faute lourde". Elle estime que des "dysfonctionnements" de la chaîne pénale ont conduit à ce féminicide.
Tout a commencé le 27 juin 2014. Isabelle Thomas avait déposé plainte contre son compagnon, Patrick Lemoine, qui avait essayé de l’étrangler. L’homme avait alors été placé en garde à vue, mais avait été libéré sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec elle. Il n’avait cependant pas respecté ce contrôle judiciaire, et continuait de harceler son ex-compagne. Cette dernière avait de nouveau déposé plainte le 10 juillet, puis une main courante le 23 juillet.
Le 4 août 2014, Patrick Lemoine était allé plus loin. Il avait tué Isabelle Thomas et ses parents après une course-poursuite, alors qu’il lui était interdit d’approcher son ancienne compagne. Patrick avait été arrêté après ce triple meurtre. Mais le 8 octobre 2014, il est décédé après s’être pendu dans sa cellule.
Lundi 10 février, Cathy Thomas s’est attaquée à l’Etat après la mort de sa soeur, Isabelle Thomas, et de ses parents. L’avocate, Me Isabelle Steyer, a évoqué de nombreuses "failles" dans le fonctionnement de la chaîne pénale. Elle reproche trois "fautes lourdes" à l’Etat : un placement sous contrôle judiciaire "inadapté", sachant la dangerosité de Patrick Lemoine, une absence de révocation de son contrôle judiciaire, ainsi que des "carences" des services de police le jour des assassinats, cite RTL.
Cathy Thomas estime que le drame aurait pu être évité. "Ma sœur n’a bénéficié d’aucune protection, d’aucune prise en charge, d’aucune aide matérielle pour se cacher, d’aucun conseil", a-t-elle confié en juillet 2019, selon BFMTV. La sœur de la victime avait également affirmé qu’au cours de la course-poursuite, Isabelle Thomas avait joint le commissariat local, mais aucune patrouille n’avait été envoyée. "C’est inadmissible que l’Etat n’ait rien fait", selon Cathy Thomas. Lors de l’audience à Paris, elle a réclamé la condamnation de l’Etat et demande 300 000 euros d’indemnités.
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