Rome a récemment demandé l’extradition de « terroristes » italiens. Paris ne voit aucune raison de s’y opposer, a précisé Nathalie Loiseau durant son interview au Monde.
L’Italie a recensé à la mi-janvier 30 personnes en fuite à l’étranger alors qu’elles sont condamnées pour terrorisme. Souhaitant que ces dernières soient livrées à la justice pour purger leur peine de prison sur son territoire, l’Italie a demandé leur extradition. Comme le cas de Cesare Battisti, l’ex-militant d’extrême gauche incarcéré le 14 janvier après 37 ans de cavale, a rapporté Le Figaro.
Interrogée par Le Monde, la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau a affirmé qu’il n’y aurait « aucune raison » pour le gouvernement français de s’opposer à une éventuelle extradition des terroristes italiens. « Ce sont des magistrats qui travaillent entre eux, en regardant au cas par cas, en veillant au respect d’une éventuelle prescription des faits », a-t-elle annoncé. Elle a aussi expliqué que la non-extradition a été l’ancienne position française édictée par le président François Mitterrand (1981-1995).
Pourtant, si la justice d’un pays étranger respectant l’Etat de droit demande l’extradition d’un coupable de crimes de sang, « c’est aux magistrats de décider », a-t-elle affirmé.
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Dans ce contexte alors, Nathalie Loiseau a admis que la France a longtemps sous-estimé le traumatisme qu’a pu être le terrorisme en Italie ou en Espagne.
Et c’est pour cette raison « que l’on a traité avec une indifférence la violence aveugle qui s’est exercée chez certains de nos voisins », a-t-elle ajouté en précisant qu’elle ne partage pas cette position.