Sabine Grataloup paie le prix fort de son exposition au glyphosate, alors qu’elle était enceinte de son fils Théo. Professionnelle dans le domaine du voyage équestre, elle a alors utilisé un désherbant à base de glyphosate, sur sa carrière d’équitation. Il va sans dire qu’elle a été estomaquée par la récente proposition de la Commission européenne de prolonger de 10 ans l’autorisation de ce pesticide, dans les pays de l’UE.
Le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides a reconnu le lien entre l’exposition au glyphosate et des cas de malformation. Une grande première qui réjouit Sabine Grataloup, mère de Théo souffrant d’une atrésie de l’œsophage. Cette malformation a contraint ce dernier de se nourrir via des poches nutritives reliées à son estomac, jusqu’à ses 6 ans. Notons que la France compte, chaque année, quelque 200 enfants atteint de ce cas de malformation.
Avant cette reconnaissance officielle d’un lien de causalité entre l’exposition au glyphosate en période prénatale et des cas de malformation, Sabine Grataloup s’est livrée à un véritable parcours du combattant. En effet, elle et sa famille ont tenté d’alerter les autorités dès 2009, mais sa requête est restée lettre morte. Ils ont continué leur combat, allant jusqu’à s’exposer médiatiquement entre 2017 et 2019. Une opération qui, selon FranceInfo, leur a valu une avalanche de messages haineux sur les réseaux sociaux. Il a fallu attendre 2022 pour cette suite favorable de la part de la commission. La famille s’est alors vue indemnisée à hauteur de 36 000 euros.