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Un rapport de l’inspection générale de la justice (IGJ) a pointé le manque de communication qui a conduit à l’évasion de Mohamed Amra. Deux agents pénitentiaires ont été tués lors de cette attaque sanglante.
Le 14 mai dernier, Mohamed Amra s’est évadé au cours d’un transfert pénitentiaire. Une attaque ultra violente a eu lieu au péage d’Incarville (Eure) provoquant le décès de deux agents pénitentiaires, rappelle Le Monde.
Plus de deux mois après cette évasion, un rapport de l’inspection générale de la justice (IGJ) a pointé un déficit de communication entre les différentes autorités judiciaires, pénitentiaires et les enquêteurs jeudi 1er août.
Mohamed Amra est toujours recherché par la police en France et à l’étranger. "L’analyse de la coordination et du partage d’informations entre l’ensemble des services et autorités ayant eu à connaître des activités illicites de Mohamed Amra révèle un fort cloisonnement", ont écrit les auteurs du rapport.
Selon l’IGJ, le trentenaire a basculé progressivement de la moyenne délinquance au grand banditisme. Cette entité a indiqué que "les modalités de gestion de sa détention ont évolué vers un renforcement progressif en raison de l’évolution des éléments judiciaires connus des établissements et des incidents disciplinaires relevés à son encontre".
En raison de ce déficit de communication, Mohamed Amra a été considéré par chaque autorité judiciaire comme un "détenu ordinaire" et non comme un détenu "particulièrement signalé". Pourtant, cet homme totalise quinze condamnations dont la première avait été prononcée alors qu’il était âgé de 13 ans. Il a été incarcéré dans divers établissements pénitentiaires et visé par deux informations judiciaires de nature criminelle au moment de son évasion. Selon le rapport, il est impliqué dans une tentative de meurtre et complicité de meurtre en bande organisée, et soupçonné d’être impliqué dans cinq autres procédures.
A noter que ce document formule 17 recommandations, d’après le ministre Justice, Eric Dupond-Moretti. Elles ont pour but de "répondre au besoin impérieux d’améliorer le partage d’information entre les services enquêteurs, l’autorité judiciaire, l’administration pénitentiaire et les services de renseignements".
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