Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, comparaît devant la cour de justice de la République jusqu’au 17 novembre pour "prise illégale d’intérêts".
Eric Dupond-Moretti a fait l’objet d’interrogations intenses au deuxième jour de son procès pour prise illégale d’intérêts. L’enquête administrative ordonnée contre Edouard Levrault figure parmi les dossiers traités lors de ce procès. Cet ancien juge d’instruction avait mis en examen un policier haut placé à Monaco et dont l’avocat n’était autre que Me Dupond-Moretti. Il est reproché au ministre de la Justice d’avoir utilisé sa fonction actuelle pour se venger de ses précédents adversaires judiciaires.
Devant le tribunal, Eric Dupond-Moretti a répété que concernant le juge Edouard Levrault, il n’a fait que suivre les recommandations de son administration. "Je redis et je redis que mon administration est composée de magistrats qui n’ont aucune envie d’envoyer M. Levrault en disciplinaire", a-t-il réitéré. La chaîne TF1 a pourtant rappelé qu’à l’époque, il a critiqué les méthodes utilisées par Edouard Levrault en disant qu’être juge d’instruction, "ce n’est pas être un cow-boy".
Le garde des Sceaux a réitéré durant son procès que le seul conflit d’intérêts dont on lui a parlé est "celui de la remontée d’information" (sur les dossiers dont il avait pu avoir connaissance en sa qualité d’avocats). Et il a fait tout de suite ce qui lui était demandé de faire. Selon ses dires, il n’a rien demandé, il "n’a pas demandé d’accélération de la procédure". "Je suis le garde des Sceaux le plus heureux du monde. On veut absolument me mettre dans la tête une envie de me venger. Quand j’arrive au ministère, je n’ai pas la bave aux lèvres, monsieur Levrault est sorti de ma vie (d’avocat)", a-t-il insisté.
Eric Dupond-Moretti a martelé qu’il n’a pas envie de se venger et qu’il suit son administration. "(…)Je me fie totalement à ce que me dit mon administration", a-t-il assuré.
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