Après la récente révélation de centaines de SMS échangés avec l’une des deux femmes qui l’accuse de l’avoir violée neuf ans plus tôt, Tariq Ramadan comparaîtra devant les juges d’instruction parisiens pour leur donner sa nouvelle version des faits.
Ecroué depuis la mise en examen le 2 février pour viol sur deux femmes, Tariq Ramadan (56 ans) revient au cœur de l’enquête. Quelque 399 SMS découverts dans un vieux téléphone de la deuxième plaignante font en effet surface, un an après la première plainte pour viol à son encontre. Après neuf mois de relation à distance, cette femme surnommée "Christelle" dans les médias a dénoncé l’islamologue suisse de l’avoir violée lors de leur unique rencontre le 9 octobre 2009 à Lyon.
L’intellectuel musulman avait pourtant toujours contesté toute relation sexuelle avec Christelle. Il n’avait admis qu’un "jeu de séduction" avec cette femme, lors de leur confrontation le 18 septembre et a souligné n’avoir bu qu’un verre au bar de l’hôtel avec elle.
Après la remise d’une expertise dévoilant 399 SMS échangés du 31 août au 15 décembre 2009, témoignant une relation suivie et explicite la semaine suivante, la version de Tariq Ramadan a été contredite. Depuis, sa demande d’une troisième libération a été rejetée. Un des messages du quinquagénaire disait : "J’ai senti ta gêne… désolé pour ma ’violence’". Cette dernière, qu’il a reconnue le lendemain de leur rendez-vous concorderait avec la description initiale des faits par la victime : gifles, coups de poing, cheveux tirés, humiliations.
Selon l’avocat de "Christelle", Eric Morain, ces échanges prouvent "l’emprise" exercée sur plusieurs femmes et notamment sur sa cliente. Il estime : "C’est le système Ramadan qui est mis au jour ".
Concernant sa première accusatrice, Henda Ayari, dont la plainte a déclenché l’affaire le 20 octobre 2017, l’islamologue suisse a confirmé n’avoir eu aucune relation physique avec elle. Tariq Ramadan et ses soutiens dénoncent, depuis le début du scandale, une complicité entre les plaignantes, qui seraient dorénavant ses ex-maîtresses.
A la suite de la plainte d’une femme déposée en avril en Suisse, l’intellectuel musulman est par ailleurs aussi visé par une instruction pour viol ouverte mi-septembre à Genève. En raison de sa sclérose en plaques, Tariq Ramadan est aujourd’hui incarcéré à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne).
(Sources : 20Minutes / ouest France)