Cinq ex-collaborateurs ont accusé la députée LREM, Laetitia Avia, de remarques racistes, sexistes et homophobes sur Mediapart. Un "tableau mensonger" a indiqué l’élue qui a l’intention de porter plainte pour diffamation.
Dans un article publié par Médiapart, mardi 12 mai, la députée LREM, Laetitia Avia, a été accusée de remarques racistes, sexistes et homophobes. Le journal Le Figaro a rapporté que cinq anciens assistants parlementaires de l’élue ont dénoncé ses expressions connotées et ses méthodes de travail harassantes, parfois à la limite de la légalité.
Dans leurs témoignages, ils ont évoqué les propos racistes à l’encontre d’un assistant asiatique. Ils ont aussi rapporté que des collègues femmes ont été traitées de "putes" et moquées pour leur physique ou leur tenue vestimentaire. Par ailleurs, Laetitia Avia a utilisé l’expression "amendement des PD" après le vote d’un texte en faveur des réfugiés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Une ancienne collaboratrice a expliqué qu’il y a un "un fossé entre les valeurs qu’elle défend publiquement et ce que j’ai constaté en travaillant à ses côtés".
Outre ces propos "haineux et connotés", la députée LREM est aussi pointé du doigt en raison de ses méthodes de travail harassantes, Effectivement, un collaborateur a avancé que les horaires de travail pouvait commencer dès 7h jusqu’à 1h du matin, "même le week-end", a-t-il renchéri.
Par ailleurs, des ex-assistants se seraient également vus confier des tâches sans lien avec sa fonction parlementaire : gestion de rendez-vous personnels, correction de copies de ses étudiants de Sciences Po.
Après cette publication, la députée LREM a annoncé porter plainte pour diffamation. Elle a également indiqué un "tableau mensonger"
Dans une série de messages sur Twitter, Laetitia Avia a répondu à ces accusations. Elle a réitéré à Mediapart qu’elle ne tolère pas (...) le racisme, l’homophobie et le sexisme. "Y compris dans les cadres privés, y compris pour ce qui est considéré comme étant des blagues, qui ne participent en réalité qu’au racisme ordinaire", a-t-elle martelé.
Concernant les méthodes de travail, la députée s’est aussi défendue de "méthodes brutales" vis-à-vis de ses anciens assistants. "Aucun ne s’est jamais plaint de harcèlement", a-t-elle insisté sur Twitter. Elle a ainsi estimé que c’est de la manipulation honteuse, animée par un seul objectif : "me nuire et porter atteinte à mon combat politique".
Toutefois, elle a cependant présenté ses excuses "à tous ceux qui ont pu se sentir heurtés à la lecture de ces extraits", rapporte Huffpost.
>>> Voir la réponse de Laetitia Avia sur Twitter
Selon Mediapart, les ex-collaborateurs auraient tenté de faire remonter certaines de ses pratiques présumées auprès de différents responsables de l’Assemblée nationale. Le média a cité entre autres : la déontologue de l’Assemblée "saisie au moins six fois sur le cas", la cellule anti-harcèlement de l’Assemblée, Richard Ferrand ou encore de Gilles Legendre, patron des députés LREM. Ainsi, un rendez-vous avec la déontologue et en présence de Laetitia Avia leur a été proposé, mais les ex-assistants ont préféré décliner. "À quoi bon, elle nous l’aurait fait payer derrière", a expliqué l’un d’entre eux.
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