Une enquête interne a été ouverte à l’EM de Lyon à la suite de la publication d’un fichier, sous forme d’un tableur. Le document répertorie les 250 étudiantes de l’école selon des critères physiques.
Cette affaire de sexisme a éclaté la semaine dernière après le signalement d’un élève en colère. Une situation qui a contraint le directeur de l’EM Lyon à mener une enquête interne à partir du 20 août. Cette procédure facilitera l’identification des personnes concernées ainsi que les sanctions à appliquer. Tout a commencé par la création d’un fichier sous forme d’un tableur par des étudiants masculins de cette prestigieuse école lyonnaise. Ces derniers ont décidé de répertorier les 250 étudiantes de l’école, parfois selon des critères physiques. Des ateliers de sensibilisation étaient alors mis en place pour que chacun prenne conscience des conséquences de ces classements.
En parallèle avec le tableur des garçons, les filles ont également dressé une catégorisation des garçons. Pour certaines élèves, il s’agit uniquement d’un simple "jeu de rivalité", rapporte 20 Minutes. Le tableau des filles ressemblait à celui des garçons, mais avec très peu d’informations. "De mémoire, il n’y avait que quelques commentaires de type "beaux yeux/beau sourire", a confié une étudiante en première année. Un autre élève en deuxième année a dénoncé la comparaison sur les "performances sexuelles". Il déplore également l’existence d’une colonne riche/pauvre. De son côté, le collectif féministe Olympe qui a vu le jour au sein de l’école en 2017 a déclaré que le dossier des filles était "bien moins trash et plus confidentiel" que celui des garçons. Toujours est-il que toutes les personnes dont le nom figure sur le fichier sont des victimes, selon le collectif.
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Bernard Bellerante, le directeur général de l’EM Lyon a condamné une absence d’éthique et un comportement illégal qui s’oppose au règlement intérieur de l’établissement. "La liberté exige une responsabilité collective", a-t-il insisté dans son mail interne, envoyé le jeudi 2 août à tous les élèves. Face à ce classement sexiste, le responsable a souligné que les étudiants, dont l’implication serait confirmée, feront l’objet d’une convocation en conseil de discipline.