Claude Paris/AP/SIPA
Lundi 5 novembre, trois immeubles se sont effondrés en plein centre-ville de Marseille. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner fait état d’au moins dix disparus et deux blessés légers.
Le corps d’un homme décédé a été retrouvé sous les décombres des immeubles qui se sont effondrés à Marseille lundi, vient d’annoncer le procureur de la République.
Trois immeubles d’habitation mitoyens, 63, 65 et 67 de la rue d’Aubagne, se sont effondrés lundi dans le quartier populaire de Noailles, au centre-ville de Marseille. La zone compte plusieurs constructions dégradées. Les marins-pompiers font état d’au moins deux blessés légers. Les deux premiers immeubles très vétustes se sont effondrés vers 9h (heure française) et le troisième a été détruit par les pompiers après évacuation vers 17h15.
L’un des immeubles a fait l’objet d’un arrêté de péril depuis 2008. Le bâtiment appartient à la municipalité. L’adjointe au maire chargée du Logement, Arlette Fructus, a assuré que le bailleur social de la ville, Marseille Habitat, était entièrement sécurisé.
Quant à l’autre immeuble, les pompiers ont indiqué que 9 appartements sur 12 étaient habités. "En copropriété privée, il avait fait l’objet le 18 octobre d’une expertise des services compétents (...) permettant la réintégration des occupants", a indiqué la mairie. Le troisième immeuble avait été muré et abandonné depuis 2012.
Au moins deux blessés légers ont été enregistrés. Ils se trouvaient sur le trottoir au moment de l’effondrement des bâtiments. Cependant, des témoins ont confirmé la présence de personnes dans ces immeubles au moment de l’effondrement. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a indiqué qu’au moins dix personnes manquent à l’appel, dont huit sont des habitants susceptibles de se trouver dans l’un des trois immeubles. Le ministre a reconnu que les chances de retrouver des survivants sont moindres. Il a toutefois assuré que les recherches se poursuivront toujours tant qu’il y a de l’espoir.
Le président LR de la région PACA, Renaud Muselier, avait parlé de certaines personnes manquantes, à savoir une femme qui a omis de chercher sa fille à l’école et une autre femme qui ne sorte jamais de son lit. Il a expliqué que ces deux femmes n’ont pas été retrouvées. "Les chiens sont allés sur la zone, ainsi que des drones thermiques et ils n’ont trouvé personne. Ça laisse un peu d’espoir.", a-t-il conclu.
Les raisons ne sont pas encore déterminées pour l’heure. Toutefois, la mairie a avancé une hypothèse dans un communiqué de presse. "Ce dramatique accident pourrait être dû aux fortes pluies qui se sont abattues sur Marseille ces derniers jours", peut-on lire.
De son côté, l’opposition a estimé que cet effondrement est la conséquence du développement de l’habitat insalubre à Marseille. La sénatrice PS Samia Ghali a pour sa part déclaré que derrière le paysage idyllique de Marseille se cache les échecs de la politique de l’habitat.
Le président Emmanuel Macron s’est dit solidaire avec les habitants, la ville et la région. Le maire Les Républicains de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a prévenu que le plus important est de trouver le moins de morts possible. Quant au ministre du Logement Julien Denormandie, il a martelé que les secours font tout pour rechercher des survivants piégés sous les décombres.
Le député LFI des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé une négligence. "Ce sont les maisons des pauvres qui tombent, et ce n’est pas un hasard", a-t-il tonné. Selon le chef de file des Insoumis, il est anormal que des gens louent des taudis.
(Source : lci.fr)
