Sept ans après la disparition d’Estelle Mouzin à Guermantes (Seine-et-Marne), la police lance un nouvel appel à témoins assorti d’une photo de la fillette vieillie en adolescente, espérant faire progresser une enquête qui n’a jusqu’ici livré aucune piste concluante.
MEAUX (AFP) - L’avocat de la famille d’Estelle Mouzin a demandé à la justice d’expertiser trois scellés provenant du dossier du tueur en série Michel Fourniret, espérant relancer l’enquête sur la disparition de la fillette en Seine-et-Marne en 2003, déclare-t-il vendredi dans Le Parisien.
Les scellés concernent des morceaux de lacets blancs et de gants noirs, fournis par les autorités belges après l’arrestation de Michel Fourniret condamné en mai 2008 à perpétuité pour sept meurtres de jeunes filles entre 1987 et 2001.
Or, le jour de sa disparition, le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin portait "des bottes blanches à doubles lacets, également blancs" et des gants noirs sont mentionnés sur l’avis de recherche de la fillette, alors âgée de 9 ans, selon Le Parisien.
"Si il y a quelque chose à rechercher, la juge d’instruction recherchera et la piste Fourniret serait à nouveau explorée", a expliqué à l’AFP le procureur de la République de Meaux Christian Girard.
M. Girard a ajouté que cette piste Fourniret avait "déjà été largement explorée par les enquêteurs qui n’avaient abouti à rien de tangible".
"Restons prudent, pas d’emballement", a-t-il prévenu.
Selon l’avocat de la famille Mouzin, Didier Seban, interrogé par le Parisien, il s’agit "d’éléments troublants". Les pièces figurant aux scellés Fourniret n’ont jamais été exploitées et "une expertise dira si, oui ou non, elles appartiennent bien à la tenue que portait Estelle Mouzin et, si oui, pourquoi on les retrouve au domicile du couple Fourniret", a-t-il déclaré.
Contacté par l’AFP, Me Seban a refusé d’en dire plus.
Pour le père d’Estelle, Eric Mouzin, cette demande "n’arrive pas par hasard" et fait partie d’un "travail de mise en parallèle de tous les dossiers pour arriver à un renseignement".
Il a expliqué à l’AFP être pour l’instant "dans le brouillard le plus complet", tout en espérant "qu’on en saura plus d’ici mardi", jour où l’association Estelle organise un "rassemblement public sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris à partir de 18H00" pour commémorer la journée internationale des enfants disparus avec des familles et des associations.
Depuis le début de l’enquête, aucune piste n’a abouti.
Interrogé après son arrestation en juin 2003, à la suite d’une tentative d’enlèvement, Michel Fourniret avait assuré être en Belgique le jour de la disparition d’Estelle.