Le policier a été mis en examen à Paris en décembre pour "association de malfaiteurs", en vue de commettre un meurtre en bande organisée.
Le dossier du réseau de francs-maçons à l’origine d’une série de contrats criminels a connu un rebondissement inattendu. En effet, un policier du service de renseignements intérieur (DGSI) a été interpellé et placé en garde à vue.
Le 9 décembre dernier, il a été mis en examen à Paris pour "association de malfaiteurs", en vue de commettre un meurtre en bande organisée.
L’assassinat du pilote de rallye Laurent Pasquali en 2018 et la tentative de meurtre d’un chef d’entreprise à Créteil en 2020 sont cités dans ce dossier.
L’agent de renseignements de 49 ans est suspecté d’avoir divulgué l’adresse privée du pilote avant de la transmettre aux criminels contre une somme de 200 à 300 euros. Il a reconnu l’avoir obtenu grâce à une recherche policière dans des fichiers administratifs. Devant les enquêteurs de la brigade criminelle, le policier a assuré à plusieurs reprises qu’"il n’était pas au courant du projet criminel".
Selon ses dires, le "vénérable" Frédéric V., l’un des deux cerveaux du groupe criminel, l’a sollicité fin 2017 pour trouver l’adresse. D’après le dossier, cet ancien communicant du PSA a été lui-même missionné par un couple de notables pour récupérer une dette de 100 000 euros due depuis des années par le pilote de rallye.
L’adresse de Laurent Pasquali a été transmise à l’équipe "opérationnelle". Fin novembre 2018, il a été froidement abattu dans le parking de sa résidence et transporté en Auvergne où son corps a été brûlé et enterré. Les restes du cadavre ont été retrouvés par un promeneur un an plus tard.
Le policier a affirmé n’avoir appris la mort du pilote qu’en février 2021 lors du démantèlement du réseau criminel lié à la loge maçonnique Athanor de Puteaux (Hauts-de-Seine).
"Pendant des mois, je me suis réveillé à six heures du matin en pensant que vous alliez venir me chercher", a-confessé le quadragénaire. Ce dernier a, par ailleurs, reconnu devant la brigade criminelle avoir effectué plusieurs consultations illégales, dont certaines déjà pour le compte de Frédéric V.
L’agent a été placé sous contrôle judiciaire, et interdit d’exercer par la justice. Le ministère de l’Intérieur a engagé une procédure disciplinaire.
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