Deux femmes accusent de viol Damien Abad, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, et nouveau ministre des Solidarités. Les faits présumés remontent à 2010 et 2011, a révélé Mediapart le samedi 21 mai.
L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a confirmé à France Info avoir envoyé un "signalement par mail" aux Républicains et à La République en Marche concernant ces accusations. L’une des victimes présumées a adressé une lettre à l’organisme le 13 mai.
Dans cette lettre, elle a affirmé souhaiter "témoigner des faits de viol concernant Damien Abad, député LR de l’Ain, pressenti pour rejoindre le gouvernement, et investi par Renaissance dans l’Ain". "Nous avons transmis le signalement par mail à Stanislas Guerini, Christophe Castaner, Bérangère Couillard et Aurélien Pradié", a déclaré l’Observatoire. Le signalement a été envoyé le 16 mai, suivi d’une relance "le 19 pour LREM et le 20 pour LR". Mediapart a ajouté qu’un courrier a aussi été envoyé à la procureure de la République.
Cette femme a raconté à Mediapart avoir retrouvé Damien Abad dans un restaurant et un bar à Paris en 2010, après avoir fait connaissance lors d’un mariage d’amis en commun, des mois plus tôt. "Il propose du champagne, j’ai bu une coupe. Et là, black-out, jusqu’au lendemain matin. Ça ne m’était jamais arrivé, surtout pas après un seul verre", a-t-elle relaté. La femme s’était réveillée le lendemain "dans une chambre d’hôtel proche du bar" avec Damien Abad qui était "en sous-vêtements". Elle était "en état de choc et de dégoût profond", craignant avoir été droguée.
Par ailleurs, une autre femme a porté plainte pour "viol" en 2017 à l’encontre de Damien Abad. Ils se seraient échangés plusieurs messages pendant des mois, et la plaignante assure avoir vécu une relation sexuelle entâchée "d’irrespect, d’injonction et d’insistance", puis aurait subi une pénétration anale imposée. L’enquête avait été classée sans suite.
Damien Abad a été contacté par Mediapart, et il a nié formellement les faits. Il a tenu à "affirmer avec force que les relations sexuelles que j’ai pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel". Il a assuré n’avoir "évidemment jamais drogué qui que ce ne soit" ni "jamais accompagné de femme sans son consentement".
Une affaire sans doute à suivre…
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