Ce lundi, le jeune homme de 17 ans qui se trouvait dans la Mercedes jaune conduite par Nahel avant que celui-ci ne soit tué par un tir policier est entendu en audition libre dans les locaux de l’IGPN, la "police des polices".
Le troisième passager de la Mercedes jaune conduite par Nahel, avant que ce dernier ne soit tué par un tir policier, est actuellement entendu en audition libre par les enquêteurs de l’IGPN, la "police des polices". Ce jeune homme de 17 ans s’est présenté ce lundi matin aux locaux de l’IGPN pour être interrogé en tant que témoin, selon des sources concordantes citées par Le Parisien, confirmant une information de BFMTV.
Fouad (le prénom a été modifié) a livré son récit des événements. Il a déclaré : "Le motard qui se trouvait près de la fenêtre a dit : ’Éteins le moteur !’ et il a asséné un coup de crosse à Nahel, sans raison apparente. Le deuxième motard s’est penché par la fenêtre et lui a également donné un coup de crosse". Selon Fouad, Nahel était alors "un peu sonné" et "paniqué". "Il ne savait pas quoi faire. Il avait la tête qui tournait, il était incapable de réagir, même de parler. Il était vraiment traumatisé", a-t-il ajouté.
Selon le récit du jeune homme de 17 ans, les policiers auraient ensuite "commencé à braquer Nahel". Le policier positionné près de la fenêtre du conducteur aurait alors "passé par la fenêtre" et lui aurait "donné un autre coup de crosse". Fouad affirme que le policier a dit à Nahel : "Éteins le moteur, sinon je te tire dessus !". Le binôme du motard, situé à l’avant du véhicule, aurait également ajouté : "Je vais te mettre une balle dans la tête ou quelque chose du genre".
D’après le récit de Fouad, alors que le jeune conducteur était "un peu sonné", son pied s’est retiré de la pédale de frein. Étant donné que la voiture était automatique, elle a avancé d’elle-même. Fouad raconte que le policier près de la fenêtre a dit à son collègue : "Tire-lui dessus !". C’est à ce moment-là que le motard qui était à l’avant a ouvert le feu, relate le jeune homme.
Le policier responsable du tir mortel a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. Les deux juges d’instruction chargés de l’enquête ont estimé que l’utilisation de son arme par le brigadier ne correspondait ni à la légitime défense, ni à l’article L. 435-1 du Code de la sécurité intérieure, qui autorise les policiers et gendarmes à faire usage de leurs armes en cas de refus d’obtempérer, lorsque le conducteur est susceptible de mettre en danger l’intégrité physique des forces de l’ordre ou des piétons.