NICOLAS MESSYASZ/SIPA
En août 2020, un article publié par l’hebdomadaire ultraconservateur "Valeurs actuelles" a dépeint la députée Danièle Obono en esclave.
L’hebdomadaire Valeurs actuelles a été condamné pour "injure publique envers un particulier à raison de son origine" après avoir publié un récit dépeignant Danièle Obono en esclave.
Comme le rapporte France Info, le directeur de publication du magazine, Erik Monjalous, a été renvoyé devant le tribunal pour ce délit. Le directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune ainsi que le rédacteur de l’article, Laurent Jullien, ont été jugés pour complicité. Les trois accusés ont été condamnés à une amende de 1 500 euros chacun, et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à la députée.
En août 2020, l’hebdomadaire ultraconservateur a publié un récit intitulé "Obono l’Africaine". Cet article raconte comment la députée de Paris, née au Gabon, expérimentait "la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage" au XVIIIe siècle, selon le journal. Il relate que Danièle Obono était transportée dans un village d’Afrique au XVIIIe siècle avant d’être vendue comme esclave à un notable Arabe. Elle avait été par la suite rachetée par un religieux français et amenée en France.
Le récit de 7 pages était accompagné de dessins de la députée LFI de Paris collier en fer au cou. La classe politique en France a unanimement condamné cet article. Emmanuel Macron a appelé Danièle Obono pour lui faire part de sa "condamnation claire de toute forme de racisme". Lors de l’audience fin juin, les accusés ont expliqué vouloir pointer "le déni" du courant racialiste auquel Danièle Obono faisait, selon eux partie "vis-à-vis de l’esclavage opéré par des Africains vis-à-vis d’autres Africains", note LCI.